La ministre française de la Culture, Rachida Dati, fait l'objet de plusieurs signalements adressés au parquet de Paris. En cause : l'absence supposée de bijoux de valeur dans ses déclarations officielles de patrimoine. Selon le quotidien français Libération, l'intéressée aurait omis de mentionner 19 pièces de joaillerie, estimées à 420 000 euros, qu'elle détiendrait depuis 2017. Cette révélation, si elle s'avérait fondée, placerait Rachida Dati en porte-à-faux avec la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), chargée de veiller à la conformité des déclarations des élus français. «Elle doit régulariser si c'était vrai», a déclaré la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas. L'ancienne garde des Sceaux, d'origine marocaine, dément formellement tout manquement, estimant n'avoir «rien à régulariser». Elle affirme avoir porté plainte contre le journaliste Laurent Léger, à l'origine de l'enquête. Elle l'accuse de partialité et de proximité politique avec la maire de Paris, Anne Hidalgo. Un autre signalement, émis cette fois par le sénateur socialiste Rémi Féraud, évoque des honoraires non déclarés que Rachida Dati aurait perçus entre 2010 et 2011 alors qu'elle siégeait au Parlement européen. Ses avocats assurent qu'elle «n'a jamais été l'avocate de GDF Suez», l'entreprise mentionnée dans l'enquête. France : Rachida Dati épinglée pour 420 000 euros non déclarés Ces développements surviennent alors que la ministre est déjà visée dans une procédure distincte : une information judiciaire est en cours pour des faits présumés de corruption dans le cadre de ses liens professionnels avec Carlos Ghosn, ancien patron de Renault-Nissan. Malgré la pression judiciaire, la ministre conserve sa position et rejette toute accusation. Le parquet de Paris n'a, pour l'heure, pas précisé quelles suites pourraient être données à ces signalements.