Le Club des avocats au Maroc a pointé des «atteintes substantielles aux droits procéduraux garantis dans le cadre d'un procès équitable», dans le traitement réservé à l'international marocain Achraf Hakimi, visé par des accusations de viol en France. Dans un communiqué, l'association a déclaré, samedi, que cette procédure était loin des «garanties prévues par l'article 6 §1 de la Convention européenne des droits de l'Homme (CEDH) et l'article préliminaire du Code de procédure pénale, notamment en matière de célérité, d'objectivité et de présomption d'innocence». Pointant également une «procédure menée sous pression médiatique», le Club des avocats du Maroc souligne que «l'enquête a été ouverte sur simple déclaration, sans dépôt de plainte, ni certificat médical, ni volonté immédiate de coopération de la plaignante». En l'absence de constatations médico-légales, l'information judiciaire «interroge la rigueur de l'analyse», alors que «près de deux ans et demi se sont écoulés entre la mise en examen et le réquisitoire définitif, en violation du principe du délai raisonnable», ajoute encore l'organisation. Dans ce sens, la structure rappelle que la Cour européenne insiste que «la justice qui tarde est une justice niée». Cette sortie intervient dans un contexte où la défense du footballeur s'est dit déterminée à prouver l'innocence de son client. Selon des éléments du dossier révélés par les médias français, des messages échangés entre la plaignante et l'une de ses amies suggèrent des intentions préméditées. Les faits remontent à février 2023, lorsqu'une femme de 24 ans a dit avoir été agressée sexuellement par Hakimi au domicile de ce dernier à Boulogne-Billancourt. La concernée s'est ensuite présentée au commissariat de Nogent-sur-Marne pour déposer une main courte, mais sans porter plainte. Le 3 mars 2023, le footballeur a été mis en examen pour viol.