Le ministre de la Santé et de la protection sociale, Amine Tahraoui, est revenu lundi sur les décès à l'hôpital d'Agadir et l'enquête en cours. Lors d'un entretien sur 2M, il a aussi exposé les projets d'expansion des CHU et la modernisation des infrastructures de santé, outre le soutien à l'investissement pour le secteur privé. Face aux appels incessants pour un meilleur service de santé au Maroc, notamment de la part du mouvement GenZ 212, le ministre de la Santé et de la protection sociale, Amine Tahraoui, est intervenu sur 2M, lundi 6 octobre, pour aborder les préoccupations croissantes autour du secteur. Le ministre a abordé la décision de suspendre plusieurs professionnels, suite à huit décès à l'hôpital Hassan II d'Agadir, en attendant les conclusions des enquêtes judiciaires et administratives. «J'ai donné des instructions à l'Inspection générale de la Santé pour faire connaître ce qui s'est passé», a-t-il déclaré, faisant référence à sa récente visite sur les lieux. Amine Tahraoui a expliqué que le premier décès est survenu à la mi-août et le dernier en septembre, reconnaissant que «l'information n'est pas parenue rapidement au ministère», ce qu'il a décrit comme «la première erreur». 6 CHU et 1 400 centres de santé primaires réhabilités Lors de l'entretien, le ministre a également abordé les investissements publics en cours visant à moderniser les infrastructures de santé et à construire de nouveaux hôpitaux. «On ne peut pas dire que le secteur de la santé n'est pas une priorité», a-t-il affirmé, citant le chantier des Centres hospitaliers universitaires (CHU) comme exemple. «Nous [en] avons maintenant cinq et nous travaillons sur six nouveaux, afin que chaque région ait le sien», a souligné Amine Tahraoui. Atteindre cet objectif «nécessite des investissements énormes, avec des ressources financières, humaines et en équipements significatives», souligne-t-il. Amine Tahraoui a indiqué que le ministère travaillait actuellement sur les CHU d'Agadir et de Laâyoune, avec d'autres prévus pour Errachidia et Béni Mellal à moyen terme. Il a également souligné les efforts de réhabilitation des centres de soins primaires, les décrivant comme «des établissements les plus proches des citoyens». Maroc : Amine Tahraoui défend les réalisations dans la santé et reconnaît des défis «Nous avons alloué un budget de 6,2 milliards de dirhams pour réhabiliter 1 400 centres de santé primaires. Jusqu'à présent, nous en avons rénové 1 000, avec des plans pour atteindre 1 400 d'ici la fin de l'année», a-t-il déclaré. «Au Maroc, nous avons environ 3 000 centres de santé. Nous allons donc lancer un autre programme pour en réhabiliter 1 600 de plus», a affirmé le ministre. Suspension des soutiens à l'investissement privé Le ministre a également abordé la suspension des incitations à l'investissement pour le secteur privé de la santé. Il a expliqué qu'«un certain nombre de demandes de soutien avaient été soumises au comité d'investissement», un organisme gouvernemental responsable de ces questions en dehors du ministère. «Le comité a reçu ces demandes et les a étudiées», a-t-il dit. «J'ai assisté à ce comité parce qu'il y avait des questions liées à la santé», a-t-il ajouté. Selon le ministre, il y aurait eu six ou sept de ces demandes, dont certaines ont déjà été examinées pour approbation. Il a précisé qu'il avait demandé à ce qu'elles soient suspendues. «Nous devons reconsidérer cette mesure d'incitation, car la question que nous devons nous poser est : pourquoi devons-nous inciter un secteur qui est déjà soutenu ?» a-t-il déclaré. Le secteur privé a rapidement réagi à la nouvelle. L'Association nationale des cliniques privées (ANCP) a affirmé qu'aucun établissement affilié n'avait bénéficié d'une quelconque forme de soutien public, que ce soit pour la gestion ou pour l'équipement. «Allez porter vos doléances à Rabat» Amine Tahraoui a également abordé la polémique sur une vidéo récente de lui, lors d'une visite de terrain à l'hôpital. L'extrait le monte disant à un responsable d'«aller à Rabat et porter les doléances». Le ministre a déclaré que ses propos avaient été sortis de leur contexte. «J'étais en visite sur le terrain et j'ai remarqué de nombreux déséquilibres. Je me renseignais sur un des médicaments non disponibles et sur des équipements qui défaillants», a-t-il dit. Selon le ministre, il a eu comme réponse à ses demandes d'explications que des courriers envoyés aux autorités sanitaires régionales n'avaient pas eu de suites. «J'étais mécontent de la situation. J'ai dit à mon interlocuteur que si les autorités sanitaires régionales n'étaient pas réactives, il aurait dû faire un suivi avec Rabat», a expliqué Tahraoui. La sortie du ministre intervient dans un contexte de manifestations dans plusieurs villes, au cours des dix derniers jours, pour un meilleur service de santé et d'éducation. Le mouvement GenZ 212 a appelé à la démission du gouvernement et à la fin de la corruption.