Les manifestations GenZ 212 ont contraint le gouvernement à sortir du bois. Une campagne de communication, vantant le bilan de l'exécutif et annonçant des promesses financières, est lancée alors que la contestation des jeunes réclame la démission d'Aziz Akhannouch. Le passage du ministre Baitas mardi soir sur Al Aoula s'inscrit dans cet élan. Face aux manifestations de la génération Z (GenZ212), le gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch joue les sapeurs-pompiers, en déployant ses ministres sur les plateaux des médias officiels. Ce mardi 7 octobre, Mustapha Baitas, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, et porte-parole du gouvernement, était l'invité d'une émission sur Al Aoula. Dans son intervention, il a rejeté en préambule toute idée de désaccord au sein de la majorité composée du RNI, du PAM et de l'Istiqlal, se félicitant même d'une «parfaite harmonie». Le ministre RNI a minimisé les «différences de vues» exacerbées par les protestations des jeunes. Cela fait écho aux critiques formulées récemment par Nizar Baraka, secrétaire général de l'Istiqlal, sur 2M, ou encore par Fatima-Zahra Mansouri, coordinatrice nationale du PAM, lors d'une réunion avec des jeunes à Marrakech, mettant en relief les fissures au sein de la majorité gouvernementale. Le porte-parole du gouvernement a en outre défendu la réactivité de l'exécutif face aux manifestations de la génération Z, alors qu'aucune déclaration du gouvernement n'a eu lieu lors des premiers jours des manifestations dans plusieurs villes du Royaume. «Il n'y a pas eu de retard. Nous avons examiné les demandes samedi et dimanche (27 et 28 septembre) et nous nous sommes réunis lundi pour apporter notre réponse. Nous restons ouverts au dialogue avec les jeunes», se défend-il. Il a également rappelé que ce gouvernement a «réussi le dialogue avec les syndicats de l'enseignement et de la santé». Baitas annonce un programme de 14 milliards de dirhams Face à ce mouvement de contestation massif, le ministre a promis une «accélération des projets sociaux, touchant la santé, l'éducation et l'emploi. Demain, le chef du gouvernement présidera une réunion pour lancer un programme de 14 milliards de dirhams». «Nous avons compris le message» des manifestants, a-t-il précisé. Baitas a défendu le bilan du gouvernement Akhannouch, se félicitant des augmentations des budgets des ministères de la Santé, passés de 19 à 32 milliards de dirhams, et de l'Education nationale, de 29 à 54 milliards de dirhams. Il a toutefois reconnu que ces hausses «n'ont pas eu un effet immédiat» sur les citoyens «car il y a un cumul de problèmes anciens. Les réformes demandent du temps», renvoyant ainsi la responsabilité aux gouvernements précédents, auxquels le RNI a pourtant fait parti. Rappelons en outre que l'exécutif Akhannouch est en fonction depuis octobre 2021 et arrive à la fin de son mandat dans douze mois. Le ministre a d'ailleurs exprimer le souhait que l'actuelle majorité «puisse poursuivre» son mandat jusqu'aux élections législatives de 2026. Alors que les manifestations de la génération Z réclament la démission d'Aziz Akhannouch. Après l'ouverture de la nouvelle année parlementaire, le vendredi 10 octobre, par le roi Mohammed VI, le gouvernement doit présenter le projet de loi de finances 2026, le dernier de son mandat, qui devra envoyer un fort signal économique et social.