La médiation du président allemand a porté ses fruits. Ce mercredi, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a accordé une grâce à l'écrivain Boualem Sansal, détenu depuis le 16 novembre 2024 et condamné en mars dernier à cinq ans de prison pour «atteinte à l'unité nationale». «Le président Abdelmadjid Tebboune a reçu le 10 novembre 2025 une demande de Frank-Walter Steinmeier, président de la République fédérale d'Allemagne, sollicitant une mesure de grâce en faveur de Boualem Sansal», a annoncé ce mercredi la présidence algérienne dans un communiqué. «Le président de la République a réagi positivement à cette demande, qui a retenu son attention en raison de sa nature et de ses motivations humanitaires.» «Conformément à l'article 91, paragraphe 8, de la Constitution, et après les consultations prévues par la loi, le président de la République a décidé de répondre favorablement à la requête de Son Excellence le président de la République fédérale d'Allemagne. L'Etat allemand prendra en charge le transfert et les soins de l'intéressé.» Le cas de Sansal, atteint d'un cancer de la prostate et âgé de 80 ans, est devenu un sujet de tension diplomatique entre l'Algérie et la France. Ce différend s'est intensifié en juillet 2024, après que la France a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Cette grâce vient confirmer le dégel des relations diplomatiques entre la France et l'Algérie, amorcé depuis quelques mois, notamment au niveau des services de renseignement. Le départ de Bruno Retailleau, chef du Parti des Républicains, du ministère de l'Intérieur, a accéléré ces négociations. La libération de Boualem Sansal devrait ouvrir la voie à une visite du ministre français de l'Intérieur à Alger.