Les principales organisations syndicales et professionnelles de la presse dénoncent des «contrevérités» dans les déclarations du ministre de la Communication au sujet du projet de loi réorganisant le Conseil national de la presse (CNP). Le ministre avait affirmé, devant la Chambre des conseillers le 1er décembre, que 80 % des observations du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et du Conseil national des droits de l'homme (CNDH) avaient été intégrées au texte. Les organisations (SNPM, FMEJ, UMT, CDT, Confédération marocaine des éditeurs de journaux et des médias électroniques) rappellent que les avis du CNDH et du CESE n'ont été formalisés qu'en septembre, bien après la transmission du projet au Parlement en juillet, et s'interrogent sur la manière dont ces recommandations auraient pu être prises en compte. Elles demandent au ministre de rendre publiques ces prétendues «80 % d'observations», estimant que leur non-communication porte atteinte à la transparence du processus législatif. Elles dénoncent également le scandale d'une vidéo attribuée à des membres du comité d'éthique relevant de la commission provisoire chargée du secteur. La séquence montre des propos humiliants et attentatoires à la dignité du journaliste Hamid Elmahdaoui. Elles exigent que des suites juridiques soient engagées. Les organisations accusent le gouvernement de vouloir imposer une reprise en main du CNP, en contradiction avec les principes constitutionnels et les engagements internationaux du Maroc. Elles réaffirment leur rejet total du projet de loi et défendent un modèle d'autorégulation fondé sur l'indépendance, la démocratie interne et l'élection des représentants de la profession. Elles saluent enfin la position critique exprimée par plusieurs élus à la Chambre des conseillers et appellent à un véritable dialogue social pour élaborer une réforme consensuelle, garantissant la liberté d'expression et un cadre professionnel respectueux de la mission de la presse.