DR ‹ › Des activistes ont organisé un sit-in, mercredi devant le consulat du Maroc à Milan (Italie), pour exprimer leur solidarité à la militante féministe Ibtissame (Betty) Lachgar. Dans le royaume, cette dernière a été condamnée en appel à deux ans et demi de prison ferme et une amende de 50 000 DH, pour atteinte à la divinité. Le rassemblement a appelé à la libération de la détenue. Les participants au sit-in ont fustigé notamment le motif de condamnation de la psychologue clinicienne de 50 ans, qui a publié l'une de ses photos prises à l'étranger, portant un t-shirt avec une expression jugée comme blasphématoire. Nicola Bertoglio, trésorier de l'association Certi Diritti, a affirmé sa solidarité à l'activiste, lors de ce rassemblement. «Son seul crime est d'avoir exercé un droit fondamental : la liberté d'expression», a-t-il dit, en appelant à «l'abrogation des lois sur le blasphème». La date du sit-in, le 10 décembre, correspond à la Journée internationale des droits de l'Homme. Au Maroc, les membres du comité de soutien à celle qui est aussi la cofondatrice du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI) estiment que le verdict «ignore les éléments essentiels soulevés par la défense», à commencer par «l'absence d'intentionnalité dans les faits reprochés ; l'absence de menace réelle à l'ordre public ; le caractère extraterritorial des faits», outre des manquements à la procédure d'interpellation et à la rédaction du procès-verbal. Précédemment, le comité a également pointé une contradiction entre l'article 25 de la Constitution, qui garantit «les libertés de pensée, d'opinion et d'expression sous toutes ses formes» et l'article 267-5 du Code pénal, retenu pour condamner Betty Lachgar.