La résidence des artistes ISCP à Brooklyn au coeur de New-York reçoit Sara Ouhaddou. Cette designer franco-marocaine s'approprie les techniques de l'artisanat marocain pour fabriquer des objets modernes. Faire du neuf avec des techniques d'autrefois. Voilà le message que révèle son art. Mais au delà de l'aspect artistique, son travail est aussi en faveur du développement des métiers menacés. User des techniques traditionnelles pour fabriquer des objets modernes. Tel pourrait être le crédo de l'artiste designer franco-marocaine Sara Ouhaddou qui prend part cet été à l'International Studio and Curatorial Program (ISCP) de New-York. Dans cette résidence d'artistes d'Art Jameel en partenariat avec Edge of Arabia située en plein cœur de Brooklyn, la designer montrera les objets qu'elle confectionne avec des techniques traditionnelles. Dédiée à la préservation et à la réinterprétation des techniques artisanales qui meurent, Sara Ouhaddou compte s'approprier ces techniques dans sa pratique de l'art contemporain. En collaboration avec de petits artisans de Brooklyn, la designer va travailler ses matériaux de prédilection, le textile et les carreaux de céramique auxquels elle ajoute, dans le cadre de sa résidence à Brooklyn, le verre. L'artiste espère ainsi grâce à son expérience estivale américaine, relancer le marché de la production de verre de plus en plus délaissé au Maroc. Fidèle à son credo, elle espère aussi la relance des techniques traditionnelles de verrerie marocaine pour les artistes locaux. Un parcours au contact des artisants marocains Pourtant Sara Ouhaddou n'est pas novice dans les résidences d'artistes. Cette franco-marocaine diplômée de l'école Olivier de Serres à Paris participait récemment en 2015 à la résidence Atla(s)now où elle a collaboré avec les communautés berbères pour relancer des techniques de tisserands traditionnels. Bien avant cela, cette designer qui a travaillé pour l'enseigne Lancôme, a travaillé en 2014, dans le cadre de la résidence d'artistes Trankat de Tétouan avec la Maalem et les élèves brodeuses de l'Ecole des Arts et Métiers (Dar Sana'a) sur la broderie tétouanaise sur des supports modernes comme les sweats ou les tee-shirts. Partout où elle passe, Sara Ouhaddou essaie de remettre au goût du jour les techniques que l'on pensait oublier et les matériaux dont on prédit la disparition. La jeune femme essaie aussi de faire du design un outil de développement économique, social et culturel en faveur des métiers dont l'activité économique décline. C'est peut être une nouvelle voie pour la revalorisation des techniques traditionnelles de l'artisanat marocain.
