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Reportage : L'avenue Mohamed VI prise d'assaut par les marchands ambulants
Publié dans Yabiladi le 24 - 08 - 2011

A Casablanca, de Garage Allal à Kissariat el Haffarine, la grande avenue Mohamed VI à quatre voies n'en compte plus que deux, voire une seule à l'approche du feu de signalisation de Kissariat el Haffarine. Et pour cause, des centaines voire des milliers de vendeurs ambulants, avec tous les clients qu'ils attirent, ont investi le bitume bloquant trois voies de circulation. D'où sortent tous ces vendeurs et que font les autorités ? Reportage.
Une grande partie de l'avenue Mohamed VI, ancienne route de Mediouna est en passe de devenir une rue piétonne. Une avalanche de marchandises déborde sur la route et les barrières dressées pour limiter poliment les commerçants à une seule voie sont largement dépassées. Les passants qui traversent encombrent la seule voie encore libre pour les automobilistes, rendant toute circulation impossible. Pire encore les mercredis et samedis, lors marché de gros.
La Kissariat pour les nuls
Ils viennent de Hay Mohammadi, Hay Hassani, Sidi Bernoussi voire de Berrechid. Tous ont au moins deux ou trois bouches à nourrir et face au chômage rampant, un petit étalage par terre ou sur des roulettes, sur l'avenue Mohamed VI, devient une opportunité en or. «On m'a renvoyé de la fac en 1991 parce que je participais à des manifestations. Depuis, je n'ai jamais pu trouver un travail décent, nous raconte Abdallah. J'ai un bac+4 et j'en suis réduit à vendre du J'ben pour nourrir ma femme et ma fille».
En plus des propriétaires de locaux commerciaux sur l'avenue qui louent des carrioles ou engagent une personne pour en gérer une pour leur compte, les riverains louent leur pas de porte pour «300 dhs la journée. Il y en a qui louent leur perron au mois, ça peut monter jusqu'à 15 000 dhs», explique Hassan, vendeur ambulant à Kissariat el Haffarine, depuis plus de cinq ans. «Avant, on était quelques centaines. Maintenant, impossible de les compter. Ils ne pourront jamais nous déloger d'ici», poursuit-il.
Que font les autorités ? : «Ils demandent 10 dhs par jour pour chaque «ferracha»»
La raison ? Tous les vendeurs interrogés sont unanimes. Il y a eu un avant et un après l'immolation de Bouazizi en Tunisie. Si tout activiste considère Bouazizi comme un martyr, ici, il est devenu un héros. «C'est grâce à lui qu'on a retrouvé notre dignité. Maintenant, plus personne ne peut nous chasser d'ici ou abuser de notre condition», affirme Moui Fatna, vendeuse de gants de toilette sur l'avenue. Car tous dénoncent des histoires de «corruption organisée». On parle même de «mafia».
«Regarde un peu combien il y a de marchands : ils demandent 10 dhs par jour pour chacun et se partagent le butin, nous confie à voix basse Abdeslam avant de poursuivre dans un français parfait : avant les évènements de Tunisie, ils faisaient des razzias quotidiennement et nous confisquaient notre marchandise. Ils rendaient les «ferrachates» contre 50 dhs ou gardaient la marchandise pour eux. Il y en a qui ont vraiment fait fortune dans cet arrondissement». Ils, c'est qui ? «Les mkhaznias [agents des forces auxiliaires, ndlr] et les administrateurs de la commune».
Mais depuis le soulèvement en Tunisie, une circulaire provenant du ministère de l'Intérieur somme toutes les communes du Royaume de fermer les yeux pour éviter les dérapages. Sauf qu'en faisant l'autruche, le problème risque de prendre une autre dimension : au lieu d'avoir un Bouazizi isolé, on est en train d'en fabriquer des centaines à la fois.
En attendant, l'avenue Mohamed VI est prise d'assaut par cette activité commerciale, alternative, certes, qui permet à des familles entières de survivre mais qui gagnerait à être contrôlée rapidement. Les automobilistes quant à eux ne peuvent que prendre leur mal en patience face au laisser-aller des autorités.


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