Ce jeudi, la diplomatie algérienne a annoncé avoir saisi le Secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe pour appeler à une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UMA. Bien que l'Algérie insiste sur le fait que son appel intervient suite aux conclusions du Sommet extraordinaire de l'Union africaine, tenu le weekend dernier, l'appel rappelle «l'ambition de concrétiser l'idéal unitaire maghrébin» évoquée par le roi Mohammed VI. Près de 17 jours après le discours du roi Mohammed VI lors de la commémoration de la 43e de la Marche verte, l'Algérie a fini par réagir. Ce jeudi, le voisin de l'Est a saisi officiellement le Secrétaire général de l'Union du Maghreb Arabe (UMA), pour l'appeler à organiser dans les délais les plus rapprochés une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UMA. Un communiqué de la diplomatie algérienne précise que «cette demande a été portée à la connaissance des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Union». Une initiative qui «s'inscrit en droite ligne de la conviction intime et maintes fois exprimée par l'Algérie de la nécessité de la relance de l'édification de l'ensemble maghrébin et de la réactivation de ses instances», poursuit le communiqué. «La relance des réunions du Conseil des ministres, à l'initiative de l'Algérie, est de nature à introduire un effet catalyseur susceptible de redynamiser les activités des autres organes de l'Union du Maghreb Arabe», poursuit la diplomatie algérienne. Une initiative dictée par le sommet extraordinaire de l'UA ? Celle-ci précise surtout que cet appel intervient «dans le prolongement des conclusions du dernier Sommet extraordinaire de l'Union Africaine des 17 et 18 novembre 2018, sur les réformes institutionnelles de l'organisation continentale, qui a accordé un intérêt particulier au rôle des communautés économiques régionales dans les processus d'intégration des pays africains». En effet, le onzième Sommet extraordinaire de l'Union africaine à Addis-Abeba, axé sur la réforme institutionnelle de l'Union africaine, avait exhorté les Etats-membres de «prioriser, coordonner et mettre en œuvre les projets régionaux et continentaux afin de promouvoir l'intégration régionale et accélérer ainsi la mise en œuvre du Programme 2063». Le Sommet a également appelé à «renforcer la capacité des Etats membres de l'Union africaine et des organismes régionaux à fournir un soutien consultatif fondé sur le savoir, à mobiliser des ressources à grande échelle et à servir d'interface technique pour le continent avec tous les acteurs du développement en Afrique et les partenaires du développement». L'objectif étant «l'établissement d'une division efficace du travail entre l'Union africaine, les communautés économiques régionales, les Etats membres et les organisations continentales». L'UMA abordée par le roi Mohammed VI Mais le timing de l'appel algérien ne manque pas de rappeler le discours du roi Mohammed VI à l'occasion de la commémoration du 43ème anniversaire de la Marche verte. Le souverain avait appelé à un «mécanisme conjoint de dialogue et de concertation» entre le Maroc et l'Algérie. Un mécanisme qui pourrait «constituer le cadre pratique d'une coopération, centrée sur les différentes questions bilatérales, notamment celle qui a trait à la valorisation des opportunités et des potentiels de développement que recèle la région du Maghreb», avait-il dit. Evoquant «l'état de division et de discorde qui sévit actuellement au sein de l'espace maghrébin», le souverain avait estimé que cela «s'inscrit en opposition flagrante et insensée avec ce qui unit» les peuples du Maghreb. Bien que l'Algérie n'a toujours pas réagi à l'initiative royale, il semblerait que ce nouvel appel s'inscrit dans la lignée de la vision évoquée par le souverain.