Après que des femmes musulmanes se sont baignées en burkini dans une piscine de Grenoble, le maire de la ville Eric Piolle a réagi. Il a annoncé que «la Ville de Grenoble condamne ces atteintes au règlement intérieur» et assuré que les verbalisations, voire les exclusions temporaires, continueraient, rapporte Libération. Les baigneuses ont en effet écopé d'une amende de 30 euros. Il a également dénoncé une «campagne d'actions militante et médiatique qui agite inutilement les peurs et polarise les clivages» et a décidé de ne pas faire évoluer le règlement des piscines «cet été». Eric Piolle renvoie ainsi le débat à l'échelle nationale et a saisi la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, «afin que le gouvernement lève toute forme d'ambiguïté sur le statut du maillot de bain couvrant, relativement à l'hygiène et à la sécurité des usagers». «L'égalité d'accès au service public est un enjeu de cohésion nationale», a-t-il ajouté. En parallèle, Grenoble a saisi le Défenseur des droits sur ses règlements municipaux. En décembre dernier, Jacques Toubon avait enjoint une piscine interdisant le burkini à modifier son règlement «discriminatoire», relevant que le ministère des Sports interrogé n'avait pas «relevé a priori d'incompatibilité de principe ou de risque majeur et/ou spécifique au port du burkini en matière d'hygiène et de sécurité».