Nouveau courrier dans le feuilleton de la diplomatie épistolaire. Le Front Polisario a adressé hier une correspondance au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, accusant le Maroc de violer le cessez-le-feu signé en 1991 sous les auspices de l'organisation onusienne. «Ces deux derniers jours, les autorités marocaines ont fait venir un groupe d'agents de sécurité et de renseignement marocains et les ont installés dans un site situé près de la route illégalement aménagée par le Maroc dans la zone tampon d'El Guergarate», écrit Brahim Ghali dans sa lettre relayée par l'agence de presse du mouvement séparatiste. Le leader séparatiste y affirme aussi que les autorités marocaines «ont récemment construit un bâtiment pour abriter ledit groupe et sont sur le point de construire d'autres bâtiments illégaux dans la région». Pour le secrétaire général du Polisario, «la présence d'agents marocains dans la zone tampon constitue une violation grave du cessez-le-feu et de l'accord militaire n° 1». Brahim Ghali y voit aussi une «action provocante et déstabilisante qui aggraverait la situation déjà tendue et menacerait davantage la sécurité dans la région». Il appelle enfin le Conseil de sécurité, à «s'assurer que le Maroc retire immédiatement tous ses agents de la zone tampon et démantèle toutes les installations de la région». L'occasion pour lui de plaider pour une présence «permanente» d'observateurs militaire de la MINURSO dans la zone pour contrôler le respect du cessez-le-feu et les accords y afférents.