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Odonymie à Temara : Dis-moi où tu habites...
Publié dans Yabiladi le 21 - 05 - 2020

On a d'abord cru à une blague mais malheureusement la réalité nous a vite rattrapés. A Temara, des mandataires politiques ont décidé de donner des noms de prédicateurs salafistes à des rues de leur ville. Une idée dangereuse et porteuse de germes à long terme car l'espace public est sensible et reflète, tout à la fois, notre identité collective, le sens que nous donnons à nos sociétés et l'attachement aux valeurs prônées.
Le premier phénomène qu'inspire l'information relative à une partie de la nomenclature de rues témariennes est la sidération soit l'anéantissement de toute réaction face à l'énormité des faits. C'est que l'information est loin d'être banale car il ne s'agit ni plus ni moins de donner des noms de prédicateurs wahabistes à des rues de Temara.
Retrouvons nos esprits et posons-nous calmement la question : pourquoi un tel foin en période de crise sanitaire, alors que les urgences de toutes sortes pointent le bout du nez à tous les étages de la société, entre souffrances, décès, déflagration économique, chômage, confinement et ses passerelles de sortie… ? Mauvaise question !
Car même si elle se déroulait hors contexte de crise, ladite décision politique n'est ni anodine ni bénigne dans la mesure où elle touche à l'espace public. Et par définition s'il est public, il appartient à chaque citoyen - quels que soient les paramètres de son identité-, il se doit d'être incluant, accessible et porteur de symboliques fédératrices. Point donc besoin d'être licencié ès urbanisme ou sociologie pour en être convaincu : l'espace public est ce qui nous rassemble (et nous ressemble ?).
Les manifestations pour gratifier de ces attributs d'inclusion permettant au plus grand nombre l'appropriation dudit espace sont nombreuses et se déploient dans nombre de pays où l'on tente d'en faire un lieu accessible à chacun (personnes en situation de handicap, enfants, femmes…).
Les plaques polémiques ont été retirées en loins de 24 heures / DR
Un retour en arrière dangereux
Par ailleurs, un peu partout dans le monde on a vu des rues «débaptisées» d'un nom jugé trop chargé d'une mémoire négative, douloureuse et/ou traumatique. Ainsi à Paris, la plaque porteuse du nom d'un antisémite notoire fut dévissée, en Espagne on procéda de la même manière avec des noms de franquistes. Tout comme des collectifs s'érigent toujours et revendiquent -de manière légitime faut-il le souligner- l'effacement de toutes traces de colonialisme ou d'esclavagisme.
On l'a bien compris, le nom d'une rue ou de toute autre voie publique ne se donne pas à la légère. Qui aimerait habiter une rue répondant au sinistre nom d'un tortionnaire, d'un dictateur, d'un génocidaire ? Outre quelques illuminés nostalgiques des poubelles de notre histoire, il y a fort à parier que l'on dénombrerait peu de prétendant.es se bousculant au portillon.
Pourtant, à Temara, des mandataires politiques ont eu l'idée géniale et lumineuse d'imposer à leurs administrés des noms de cheikhs salafistes, les obligeant ainsi à épouser ces noms en guise d'adresse, sur leur carte d'identité.
Pourquoi l'idée ne leur est-elle pas venue d'attribuer à ces espaces publics des noms de femmes, sachant que même en Europe, dans des pays qui se targuent d'égalité, on en dénombre à peine 4 à 5%, pour citer respectivement la Belgique et la France ?
Une rue rebaptisée Fatema Mernissi par le MALI à l'occasion de la journée du 8 mars / DR
Où sont les femmes ?
Le Maroc regorge pourtant de femmes inspirantes, qui font du bien à l'âme et au cœur en prônant des valeurs d'égalité, de liberté, de tolérance, de respect, de lumière, comme, pour n'en citer qu'une infime partie, Chamsi az-Ziwawiya, Kharboucha, Touria Chaoui, Fatima Mernissi…
Ces femmes donneraient aux passant.e.s l'envie d'en savoir plus, les prendraient par la main, les mèneraient au gré des avenues, des boulevards, des rues, des ruelles, des impasses, à la découverte de l'Histoire à laquelle elles contribuèrent, elles aussi, tout en faisant fermement rayer de la mémoire publique, les figeant au rang de personnalités inconnues ou timidement dévoilées.
Alors qu'aujourd'hui de nombreuses voix s'élèvent pour déplorer la perte d'un enfant prodige en la personne de Moncef Slaoui, peut-être faudrait-il s'inspirer de l'épisode «noms de rues salafistes» pour mettre à l'honneur les magnifiques femmes marocaines en leur ouvrant quelques boulevards ?
Plutôt que de s'étriper, de manière stérile mais non moins dangereuse, sur fond d'idéologie, sur des noms de personnages aux idées étroites qui vrillent la société vers le bas, en la traînant dans les abysses de l'obscurantisme et de l'intolérance. A commencer par celle de la suprématie d'un sexe sur l'autre.


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