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A Davos, on drague les fonds souverains du Golfe
Publié dans Agadirnet le 23 - 01 - 2008

La France se fera voler la vedette à Davos. Hôte d'honneur de la 38e édition du Forum économique (WEF) qui s'ouvre aujourd'hui, la patrie de Sarkozy participe pourtant en force à la grand-messe économique mondiale en y envoyant François Fillon, son premier ministre, et en offrant le dîner de clôture. Mais voilà, la crise boursière est passée par là. Et les regards des 2500 participants qui ont déboursé pas moins de 25 000 euros pour accéder à la station grisonne jusqu'à dimanche ne s'intéressent qu'aux émirs du Golfe, venus en force cette année, confirme Fakher Daghistani, un des chargés de communication du WEF. La raison de cet amour soudain pour les princes saoudiens, koweitiens et émirati? Leur fortune, gonflée à bloc grâce à l'explosion du prix du pétrole, et surtout leurs réserves en dollars, ces fameux fonds souverains qui font saliver tout le monde. Selon les spécialistes de la finance mondiale, le salut économique passerait désormais par les milliards de dollars patiemment mis de côté par les maîtres de l'or noir.
Environ 3000 milliards de dollars
L'homme que le tout Davos va courtiser s'appelle Saeed Mubarak Al Hajeri. Formé dans les plus grandes universités américaines, ce diplômé de Havard dirige la «Abu Dhabi investment Authority», ADIA pour les intimes. Il est à la tête d'une colossale force de frappe financière. Elle est estimée à plus de 943 milliards de dollars.
D'autres gros poissons seront les proies de la partie de pêche à laquelle prendront part les dirigeants des grandes entreprises de la planète, surtout des bancaires, mais aussi les ministres à la recherche de capitaux frais. Des occidentaux tout contents de profiter de l'occasion unique qu'offre Davos d'avoir sous la main ces géants gérants de fortune. Dans cette optique, Bader Al Saad, patron de la «Kuwait investment Authority» dont les réserves sont évaluées à plus de 300 milliards de dollars, Mohammed Al-Jasser, vice-gouverneur de la banque centrale d'Arabie Saoudite (400 milliards de dollars) et Khalid A Alireza, promoteur des fonds d'investissement islamiques seront sous les feux de la rampe. Tout comme les responsables des autres fonds souverains comme le quatari «Qatar investment Authority» (QIA) ou plus largement les investisseurs asiatiques, coréens du Sud, singapouriens et chinois. Au total, les fonds souverains pèseraient plus de 3000 milliards de dollars.
Bouffée d'oxygène
Et justement, jeudi sera la journée des pétrodollars à Davos. Bader Al Saad prendra la parole devant la crème de l'économie globale pour expliquer la stratégie financière de son pays. L'occasion pour lui de rappeler l'importance de cette bouffée d'oxygène pour des marchés en pleine asphyxie. Il dira aussi que les fonds arabes n'ont pas de leçon de transparence à recevoir de quiconque et que leur stratégie a changé. «Fini l'époque des dépôts à faibles risques auprès des banques occidentales. Voilà venu le temps d'une stratégie offensive d'acquisitions», note un conseiller économique arabe de haut rang qui veut garder l'anonymat.
Un exemple? ADIA, le fonds d'Abou Dhabi, vient de sauver des eaux City Group. Il a investi 7,9 milliards de dollars dans la première banque des USA engluée dans ses crédits à risques. L'UBS aussi est allée draguer les capitaux arabes. Son patron Marcel Ospel a été vu à plusieurs reprises au Qatar, à Abou Dhabi et à Ryad ces derniers mois, confie une source arabe. Mais pour l'instant, le salut est venu de Singapour même si un Saoudien de la famille royale a aussi mis la main à la poche.
L'amour a des limites
Reste que cet amour pour les milliards arabes a des limites. Celle notamment de la confiance des Américains et des Européens qui craignent de perdre leur souveraineté dans cette histoire. Le président français Nicolas Sarkozy l'a d'ailleurs dit publiquement lors de son passage à Ryad il y a une semaine. Il a déclaré que son pays est ouvert aux fonds souverains si leurs intentions sont «sans ambiguïté». En clair: s'ils ne cherchent pas à déstabiliser les entreprises ni à piller leur technologie ou à contrôler leur stratégie.
Clay Lowery, sous-secrétaire du trésor américain, a été plus loin encore. Si ces fonds ne donnent pas plus d'information sur leurs investissements et manquent de transparence sur leur objectif, cela pourrait conduire l'Amérique à une nouvelle série de mesures protectionnistes. Il s'est aussi inquiété au sujet de leur taille et de leur méthode de fonctionnement. Même son de cloche de John Gieve, le vice-gouverneur de la banque d'Angleterre qui voit d'un mauvais œil le changement de stratégie des vastes réserves de change du Moyen-Orient et de l'Extrême-Orient. Du rôle de prêteurs, ils veulent devenir propriétaires. D'autres analystes, plus pragmatiques et moins politiques, soutiennent, eux, que ces fonds d'Etat ne cherchent en fin de compte qu'un rendement rapide. Selon eux, les actifs des fonds souverains devraient atteindre 12000 milliards de dollars en 2015, soit plus de 10% de l'argent en circulation sur la planète.
Alors sauveurs ou prédateurs, ces fonds souverains arabes? Jusqu'à dimanche, cette question va obséder les têtes pensantes de l'économie libérale.


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