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Edgar Morin en conférence : L'humanisme, une nécessité vitale
Publié dans Albayane le 27 - 10 - 2011

La culture humaniste est celle qui n'oublie rien de ce qu'elle sait. Un devoir de mémoire qui actualise le patrimoine en le conjuguant au présent. Si ce n'est pas chose aisée, c'est néanmoins faisable, puisque la ligne directrice qui sous-tend la connaissance est cet observateur-observé, ce « sujet-objet » qu'est l'Homme. Le message livré par Edgar Morin mardi à Rabat reprend sous un éclairage nouveau le vieux débat sur l'humanisme des branches du savoir. Est-il vrai que les sciences exactes n'ont pas de cœur ? Le grand écrivain et philosophe français pense que si elles donnent cette impression, c'est parce qu'on n'y met pas d'âme en affirmant plus nettement ce qui reste leur finalité dernière : l'homme. En négligeant cette dimension, on commet quasiment la même erreur qu'Aristote, grand philosophe et l'un des esprits les plus aiguisés de l'histoire de l'humanité, qui disait des esclaves qu'ils étaient simplement des outils animés. C'est que l'humanisme est souvent sélectif et qu'il choisit son époque et ses hommes. La nôtre d'époque a ceci de particulier qu'elle a besoin d'humanisme. Un besoin vital. Si en effet les sciences et les techniques ne se préoccupent qu'accessoirement de l'humain, si elles ont tendance à se développer toujours davantage ou en tous cas plus vite que les sciences humaines, alors il y a urgence à agir. Comment ? On réintroduisant l'éthique là où pour cause d'efficacité et d'objectivité on s'interdisait d'y recourir. Car, affirme Edgar Morin, les concepteurs de la bombe nucléaire savaient à quoi ils employaient leurs efforts : ils savaient qu'ils ouvraient la porte à l'apocalypse. Mais, comme cela a été dit : science sans conscience n'est que ruine de l'âme. On pourrait même s'arrêter au mot ruine.
On raconte qu'un « outil animé » du nom d'Esope qui vivaient avec son maître dans l'antiquité, fut chargé par celui-ci de lui acheter ce qu'il y a de plus précieux au marché. L'esclave lui rapporta une langue : c'est ce qui sert à transmettre le savoir, c'est ce qu'il y a de plus précieux, dit-il à son commanditaire. Un autre jour le patricien chargea son esclave de lui acheter ce qu'il y a de pire au marché. Esope lui ramena de nouveau une langue en lui disant cette fois-ci : c'est ce qui cause les conflits, les meurtres et les guerres dévastatrices. Edgar Morin qui est un humaniste et qui intègre le passé au présent le dit en termes clairs : l'une des chances qui s'offrent à notre époque est la cyberculture. Comme la média culture sa contemporaine, elle fait prendre conscience qu'en dépit de sa différence, l'autre est notre semblable. Car, dit le penseur français : qui s'attentait au « printemps arabe » ? Le monde occidental croyait que les Arabes étaient incapables de velléité démocratique et qu'ils n'étaient bons qu'à vivre sous la dictature, qu'elle soit tant soit peu laïque ou qu'elle soit franchement religieuse. Les faits ont prouvé le contraire.
Mais attention, la toile d'aujourd'hui, c'est la langue d'Esope d'hier. Il faut veiller à y mettre de l'éthique. L'une des façons d'y arriver est de soigner l'éducation et l'apprentissage. Et là il faut sans doute apprendre à ne pas gérer les universités comme de simples entreprises tournées vers la compétitivité et la performance.
Alors serait-ce cela le message du philosophe ? Que la renaissance de l'humanisme dépend pour partie de la nouvelle université ? Pour partie seulement, répondrait sans doute le grand penseur. L'éthique ne s'apprend pas uniquement à l'université.


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