Le Crayon et les mille et une feuilles* Dans un jour parmi les jours du printemps, selon l'expression arabe traditionnelle, c'était un mercredi, je me le rappelle bien parce que c'était le jour du grand souk populaire. Chaque mercredi tous les gens de «S'bata», de «Ben M'sik» et même des autres quartiers populaires profitaient de ce jour là, soit pour acheter les légumes et les fruits à bas prix ,soit pour aller voir et entendre les conteurs populaires racontant «Les récits de Mille et une nuits», «L''épopée de Seif fils de Yazan» et «La fameuse histoire de Antara fils de Chadad et sa bien-aimée Abla, fille de Malek» ou pour faire d'autres choses que l'enfant que j'étais ne le connaissait pas. Dans un jour particulier, pour moi , puisqu'il a défini cette histoire que je veux vous raconter ici et là, j'ai visité ce grand souk pour acheter quelque livres anciens ou déjà utilisés . J'ai trouvé dans ce superbe Souk, à la place réservé aux livres, tant des livres et parmi eux, ceux qui étaient rares. Une fois que j'ai acheté un livre de Barbara Young sur la vie de Gibran Khalil Gibran et ses œuvres, intitulée «Cet homme est du Liban», qui était traduit de l'anglais, en langue arabe par le traducteur libanais «Said Afif Baba», si je me rappelle bien, Je me retournais vers notre maison, portant le livre à la main avec beaucoup de joie pour le lire le plutôt possible à la maison. J'ai rencontré dans mon chemin l'un des fils de notre quartier. J'étais dans ce temps là un garçon de quinze ou seize ans, et il était plus âgé que moi, avec au moins quatre ans de plus. Quand il m'a vu, il m'a demandé de lui donner le livre pour le voir. Car c'était lui aussi, comme moi ou peut être plus que moi, un fou de livres. Alors en voyant ce livre et même en feuillant ses feuilles, il m'a prié de le lui offrir en échange de cinq livres d'un autre auteur célèbre dont le nom est Mustapha Lotfi El Manfalouti. Ces cinq livres selon lui, vont sûrement m'aider à améliorer mon style littéraire, et surtout dans l'expression écrite, et de développer mes connaissances de la langue arabe et même de m'aider à devenir un écrivain. En plus de cela, ce livre de Barbara Young sur Gibran Khalil Gibran est très difficile à comprendre, puisqu'il parle d'un philosophe et pas seulement d'un simple écrivain. Et il est déconseillé par plusieurs professeurs pour les garçons de mon âge. C'était tout à fait le contraire de l'écrivain Mustapha Lotfi El Manfalouti, qui possède une belle façon d'écrire et qui respecte bien les traditions et les valeurs arabes. J'ai accepté à contrecœur, non pas parce que je suis convaincu par ce que j'ai entendu de ce fils de notre quartier, selon l'expression du grand écrivain arabe Naguib Mahfouz, mais parce qu'il était souvent gentil avec moi, et il me prêtait des livres que je lui demandais sans aucune hésitation .Après quelques années Gibran Khalil Gibran est devenu mon écrivain le plus référé. J'ai lu tous ses livres, sans exception, et j'ai lu beaucoup de livres écrits sur lui en arabe et en français. Seul le livre, de Barbara Young, «Cet homme est du Liban» que je n'ai pas encore lu, et malgré toutes mes forces faites dans la recherche de lui, je ne lui ai pas trouvé, ni dans les bibliothèques publiques ni dans les bibliothèques d'amis, pas même chez les vendeurs de livres anciens ou déjà utilisés. Oh mes amis qui aiment tant la lecture de livres, si vous avez ce livre dans n'importe quelle langue, alors n'hésitez Pas de me l'envoyer en échange même de cinquante livres, ou au prix que vous voulez. *(Les échos d'une biographie non autobiographiques)