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Le citoyen, victime et coupable
Lutte contre la corruption dans le secteur de la santé
Publié dans Albayane le 11 - 12 - 2013

La corruption dans le secteur de la santé n'est pas une vision de l'esprit. C'est une réalité qui est vécue au quotidien par un grand nombre de nos concitoyens qui s'adressent aux structures sanitaires. Ce phénomène est largement répandu, surtout au niveau de certains services dits chauds (urgences, chirurgie, maternité, réanimation, radiologie, centre de diagnostic...).
Mais il faut dire que si corruption il y a, celle-ci n'existe en grande partie qu'à cause des comportements inadmissibles et blâmables de certains citoyens qui sont à la fois victimes et coupables de ce fléau. Fort heureusement que celles et ceux qui s'adonnent a ces pratiques condamnables ne sont qu'une minorité, tout au plus quelques brebis galeuses ici et là, car la très grande majorité des professionnels de santé (médecins et infirmiers) sont d'honnêtes gens dévoués qui accomplissent chaque jour leur travail correctement. Quelles sont les mesures mises en place par le ministère pour lutter contre ce fléau ?
La corruption dans le secteur de la santé est comparable à une plaie profonde infectée par des germes résistants à toutes sortes d'antibiotiques, mêmes les molécules de dernières générations. Une corruption qui dure et perdure depuis des décennies, une corruption qui a la peau dure. Une corruption qui résiste à toutes les actions entreprises par le ministère de la Santé pour la déraciner. Une corruption qui déjoue tous les mécanismes qui visent à la combattre, une corruption tentaculaire, c'est une véritable gangrène qui infecte le secteur de la santé.
Un classement qui interpelle
A l'instar de la communauté internationale, le Maroc a célébré le lundi 9 décembre 2013, la journée de lutte contre la corruption. Célébré est le mot qui convient chez pour pointer du doigt ce fléau, cette gangrène, car certains individus passés maîtres dans l'art de la magouille, de l'arnaque et de la corruption au niveau des administrations publiques et dans le secteur privé vouent un culte sans limites et une vénération morbide à ce mal tentaculaire
On comprend mieux dès lors le Maroc puisse perdre cette année quatre points dans l'Indice de la perception de la corruption (IPC), rendu public, par Transparency international. Avec la même note que l'année dernière, à savoir 37 sur 100 points, le pays est passé du 87e rang en 2012 au 91e cette année.
Dans le registre de la corruption, nos frères et voisins tunisiens font mieux que nous. Ils occupent le 77e rang et ce malgré tout ce que traverse ce pays.
Il ne s'agit pas de trouver ici des arguments qui peuvent expliquer ce que la raison ne peut en aucun cas accepter, car il y a lieu de nous inquiéter, de nous préoccuper et ce au moment le dernier classement de notre pays par Transparency International montre que le Maroc continue de régresser d'année en année dans le classement de la perception de lutte contre la corruption car la corruption est omniprésente, elle n'épargne aucun secteur, elle concerne la Justice, la Santé, l'Education...
La corruption dans le secteur de la santé existe depuis des décennies. Au fil des ans et du temps, elle s'est banalisée et il n'est pas exagéré ici de dire que tous les établissements sanitaires sont concernés par ce mal, mais à des degrés différents car la corruption peut prendre diverses forme. C'est par exemple le cadeau (parfum, cravate, chemise...). C'est aussi la réparation de la voiture, les meubles, la télé, la djellaba pour madame. Et puis il y a les plateaux de gâteaux, les petits déjeuners, les diners avec boissons comprises
Et on en arrive aux enveloppes bien garnies qui peuvent contenir 100, 200, voire 1.000 ou 5.000 DH. Tout dépend de la gravité de l'état de santé de celui qui est victime de cette corruption et à laquelle, il se prête bon gré ou mal gré.
Depuis des années, le ministère de la Santé mène des campagnes contre la corruption. Tous les ministres qui se sont succédé à la tête de ce département ont fait montre d'une réelle préoccupation et d'une volonté sans faille pour lutter contre ce fléau.
Aujourd'hui, ce combat, cette lutte de tous les jours contre ce cancer est à l'ordre du jour, et il faut rappeler que le ministre de la Santé n'a pas cherché à occulter cette triste réalité, bien plus il a été sincère, franc et courageux pour dire que la corruption est un mal qui ronge certaines structures de santé, mais que fort heureusement, les brebis galeuses qui s'adonnent à ces pratiques sont une minorité et que la grande majorité des professionnels de santé sont des gens intègres, honnêtes et respectueux de leur métier et des responsabilité qui sont les leurs.
Ceci étant, le ministère de la Santé mène de nombreuses actions en vue de la moralisation du secteur afin de créer un climat de confiance et de transparence, seul moyen d'endiguer ce phénomène.
Concilier les citoyens avec les structures de santé
Depuis l'avènement du nouveau gouvernement et grâce à la nouvelle constitution, nous constatons que le ministère de la Santé met progressivement en place tous les outils susceptibles de moraliser le secteur de la santé, il procède à l'équité de l'offre de soins entre régions et entre les milieux rural et urbain, le département de la santé s'investit de plus en plus pour faciliter l'accès aux soins pour les plus démunis et pour la population rurale, en particulier les habitants des zones difficiles d'accès ou des zones enclavées.
Les professionnels de la santé (médecins-infirmiers) sont de plus en plus nombreux au niveau des zones rurales, le ministère de la santé et ses cadres sont chaque fois plus présent et travaillent au niveau du terrain aux côtés des professionnels de la santé, cette proximité, ce rapprochement et ces contacts directs avec les malades et de leurs familles ont pour finalité de concilier les citoyens avec les structures de santé.
Le ministre de la santé a plusieurs fois insisté sur la nécessité de redonner et rétablir la confiance du citoyen à l'égard des établissements sanitaires. Pour atteindre ces objectifs, les professionnels de santé qui sont en contact direct avec les populations doivent revoir leurs comportements, leurs agissements, comme ils doivent aussi accorder une grande importance à l'amélioration de l'accueil des malades au niveau de toutes les structures de santé, de tous les services hospitaliers, et être à l'écoute des patients et leurs familles.
Mettre fin à l'impunité
Le ministère de la Santé suit de très près la problématique de la corruption dans le secteur de la santé. Des mesures qui visent à moraliser ce secteur vital ont été initiées, des sanctions ont été prises à l'encontre de plusieurs professionnels. Des avertissements, des blâmes, des mises à l'écart, des révocations temporaires sans salaires, des dégradations ont été prononcées par les commissions disciplinaires à l'adresse des brebis galeuses qui tirent profit de la misère et de la détresse de pauvres malades, ce qui bien entendu finit par ternir l'image de marque du secteur de la santé.
Nous sommes tous conscients que la lutte contre la corruption dans le secteur de la santé constitue l'un des défis importants auquel nous devons tous faire face. De ce fait, nous sommes tous interpellés car lutter contre la corruption dans le système de la santé est vital pour notre pays où des catégories de citoyens démunis, très pauvres, ne peuvent tout simplement pas accéder aux soins, aux médicaments parfois même les plus élémentaires.
Le phénomène de la corruption dans le secteur de la santé est exacerbé par la multiplicité des parties impliquées, des différentes catégories d'intervenants dans le système de santé, parfois on ne sait pas qui est qui, c'est-à-dire qui est médecin, qui est infirmier, qui est stagiaire, agent de service, gardien, cuisinier.
Tous portent la blouse blanche et fatalement aux yeux des citoyens c'est kif-kif. Certains agents de la santé n'hésitent pas à exploiter la misère de pauvres citoyens, à se faire de l'argent sale sur le dos de la misère et de la maladie, de l'ignorance, du désarroi et du désespoir que vivent parfois des patients et leurs familles. Par leurs agissements malsains, nuisibles, ces criminels portent atteinte à tout un système, à l'image de nos structures. Ils salissent la blouse blanche qui est synonyme de pureté, de probité, d'altruisme et d'humanisme. Parmi ces hyènes assoiffées de gains malhonnêtes, certains sont devenus des professionnels dans le racket qui consiste à se faire verser des dessous-de-table tous les jours, des compléments de salaires informels pour multiplier leurs revenus par dix, vingt, voire plus. Ce qui est inadmissible, ce qui choque le plus, c'est le peu de cas qui est fait aujourd'hui par les responsables de certains établissements de santé face à ces dérives.
Lutter efficacement contre la corruption dans le secteur de la santé, c'est mettre définitivement fin à l'impunité.


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