Du 21 au 22 décembre courant, Rabat abritera le 4e Salon national de la petite enfance et de la kafala. Organisé par l'association Bébés du Maroc, la rencontre réunira des acteurs de la société civile, des spécialistes et des professionnels de la petite enfance. Et ce pour sensibiliser encore une fois les Marocains à l'importance que revêt la Kafala (tutelle légale) pour un bon nombre d'enfants abandonnés. Et ce d'autant plus que, chaque année, plus de «27.200 jeunes femmes ont eu un enfant hors mariage et 8.760 nouveau- nés ont été abandonnés, soit 24 enfants en moyenne chaque jour». Durant deux jours, des spécialistes de la question essayeront de discuter cette procédure compliquée en aidant les personnes concernées pour avoir une vision plus claire sur la procédure de la kafala. Selon Mme Asmaa Bensilamne, présidente de l'association Bébé du Maroc, «la nouveauté par rapport aux 3 dernières années c'est que la 4e édition du Salon de la petite enfance et de la kafala sera riche par des ateliers animés par des spécialistes et non ouvertes au public pour pouvoir sortir avec des recommandations concrètes aux problématiques de ce sujet important». Selon une récente étude menée par l'association INSAF, l'abandon des mères puis de leurs enfants est dû à leur rejet par leurs familles, voire la société, et le refus d'octroi d'acte de naissance par l'administration. La synthèse des derniers bilans de l'association a confirmé que le phénomène d'abandon des enfants continuera d'évoluer de manière grandissante, car ce phénomène relève d'une donnée structurelle, soit l'interdit des relations sexuelles hors mariage avec leur potentiel de transgression qui évolue inévitablement avec l'évolution de la société. Un programme riche a été préparé par les organisateurs. La première journée verra la tenue de deux conférences. Les débats porteront tout d'abord sur «La loi de la kafala, état des lieux et évolutions». Quant à la conférence suivante, elle aura pour thème «La Kafala au sein de la famille : une nouvelle forme de cette procédure». Lors de sa deuxième journée, des ateliers seront organisés. Des situations conflictuelles y seront ainsi évoquées. Dans un premier temps, la problématique des enfants à besoins spécifiques et abandonnés. Ensuite, la lumière sera jetée sur la situation des enfants makfouls par les institutions après 18 ans. Et enfin il sera question du contrôle et du suivi de ces enfants par des familles d'adoption, au Maroc et à l'étranger. Surtout après le débat suscité dernièrement par certaines familles espagnoles qui ont dû se convertir à l'Islam pour adopter des enfants et les ramener en Espagne. Il faut dire que la procédure de kafala permet de donner une chance à ces enfants privés de famille. Malgré les lacunes juridiques que connaissent cet engagement et la complication en question de l'héritage. Cette dernière constitue à ce stade une chance inespérée. Les enfants adoptés y trouveront également leur compte. Elle se présente aujourd'hui comme étant la meilleure alternative pour garantir une vie décente aux enfants abandonnés.