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Mansour Madani, l'homme et le journaliste
Oraison
Publié dans Albayane le 08 - 01 - 2014


Oraison
Mesdames et messieurs ;
Chers amis, chers camarades ;
Chers vous tous qui voulez honorer en ce jour du vendredi 3 janvier 2014
la mémoire de notre regretté Mansour Madani ;
Monsieur le Conseiller royal André Azoulay
et monsieur le ministre Mustapha Khalfi ;
Ma chère Jocelyne Madani, mon cher Hicham Madani, bien évidemment ;
Oui, nous avons, tous autant que nous sommes, eu un grand et gros chagrin de voir disparaître, il y a plus d'un mois maintenant, de nos rangs de journalistes – mais pas seulement ! – de ce frère, qui en réalité nous est beaucoup plus, puisqu'il était de surcroît notre confrère affectionné, estimé et respecté.
Les circonstances du décès de Mansour Madani, solitaire assis dans son fauteuil face à un ordinateur et poste de télévision allumés, avec à portée de la main un livre ouvert à sa moitié, après trois jours, n'ont en rien interféré dans nos sentiments profonds, malgré toute cette atmosphère mortifère affligeante. Elle n'a pas pesé en tout cas dans l'expression des sentiments d'affliction unanime de la corporation de la presse et des médias.
Ici au Maroc et là-bas dans ces ailleurs qui sont principalement la France, où il a eu à vivre longuement et où s'il est marié, fondé sa famille avec un fils à la clef, beau jeune homme qui faisait la fierté, nous le savons, du père Mansour Madani – lui le natif originaire des Hauts Plateaux de l'Oriental marocain, à Berkane précisément.
J'ose dire ici, en dépit de ma répulsion pour les superlatifs et les effets d'emphase oratoires, qu'il y a eu tout soudain un grand vide dans notre monde professionnel corporatiste dans son aire la plus large, d'où ont jailli rapidement divers échos sincères de la peine éprouvée par la mort inouïe, parce que aussi brusque, brutale qu'inattendue, en un mot surprenante de celui avec lequel plus d'un d'entre nous avait eu à nouer des rapports marqués par une grande sensibilité humaine et quelquefois tissé des liens d'une haute qualité.
Le regretté disparu, Mansour Madani, avait, il y a lieu d'y insister parce que cela est plutôt rare, qu'il savait avec chacun, confrère ou consœur, proche ou connaissance, relation mondaine ou accointance professionnelle, entretenir une manière de dialogue privilégié et intime à travers une gamme fort subtile – comme si c'était là chose unique et singulière, donc précieuse.
Je suis sûr que nous en avons, les uns et les autres, peu ou prou, l'expérience flatteuse et satisfaite, parce que toujours particulière comme telle à chaque occurrence qu'offre le cours de la vie.
Evoquer ici, dans l'hospitalité de cet institut de formation des journalistes et des communicateurs que Mansour Madani connaissant si bien depuis toujours et qui tient, nous le constatons, à être fidèle aux droits du souvenir et de la reconnaissance, c'est aussi malheureusement pour moi le désagréable mais impérieux devoir de faire ne serait-ce qu'une allusion douloureuse et brève à propos des derniers moments – une petite année, même pas ! – aux bouts desquels notre ami défunt, ravi cruellement à notre affection et à notre admiration, s'est finalement éteint.
Non seulement, Mansour Madani n'a pas eu droit à une expression quelconque d'une gratitude pourtant méritée amplement pour son action sans désemparer, ne serait-ce que symbolique d'une carrière, je pèse mes mots, exemplaire autant dans sa patrie qu'en Europe – à Paris, à Lisbonne, à Madrid...
Hé bien, tout cela nous laissera un goût pénible, insupportable et cruel, au moins navrant pour user d'une litote afin de ne pas paraître malséant lorsqu'on doit se rappeler le harcèlement médiocre mené de la part d'individus, peut-être placés à des dignités et des responsabilités hautes ou prestigieuses, mais dépourvus du sens élémentaire de l'équité que devrait dicter le dû moral à concéder loyalement à tous ceux qui ont mérite de l'humaine condition et de la conscience, distribués pourtant chichement de nos jours, avouons cela hardiment et sans tergiversations. Harcèlement odieux qui n'a cessé même post mortem !
Dans notre mémoire, logée dans l'hémisphère de la fidélité de nos cerveaux, restera toujours présent le souvenir ému de ce camarade chaleureux au travers de sa pudeur native que n'arrivait pas à dissimuler une probité manifeste. Il était la générosité réelle sans ostentation parce qu'elle s'illustrait dans la discrétion cultivée avec constance.
Dans notre cœur également persistera l'image irradiante de ce grand professionnel qui a toujours voulu faire du journalisme un vrai sacerdoce. Servi par une large culture et une compétence multiple, il a été ce confrère amoureux de la belle ouvrage saupoudrée de respect tatillon pour la déontologie que dicte les principes moraux essentiels du métier.
Un clin d'œil enfin a l'itinéraire de cet homme, à ce grand lecteur que nous connaissions, boulimique et assimilateur hors de pair du suc des littératures, de toutes les littératures du vaste monde.
A ce titre, et à d'autres multiples et foisonnants aussi bien que féconds, nous te saluons, ami et camarade, tu resteras présent souverainement et affectueusement entre nous tous, la cohorte de tes sœurs et de tes frères, toi le parangon du métier que tu as grandement servi et honoré avec modestie et humilité véritables.
Le poète Mahmoud Darwich que tu aimais, semble penser à un de tes semblables quand il clamait : « ... Maintenant tu étais / Maintenant tu seras / Sache tu seras / Sache que tu seras... pour être ».
Nul doute que Mansour Madani est parti pour l'éternité, marque par l'exigence toujours respectée de l'honneur sans jamais succomber aux mirages et de l'attrait factice des honneurs.
*Journaliste
Rabat, vendredi 3 janvier 2014
Mesdames et messieurs ;
Chers amis, chers camarades ;
Chers vous tous qui voulez honorer en ce jour du vendredi 3 janvier 2014
la mémoire de notre regretté Mansour Madani ;
Monsieur le Conseiller royal André Azoulay
et monsieur le ministre Mustapha Khalfi ;
Ma chère Jocelyne Madani, mon cher Hicham Madani, bien évidemment ;
Oui, nous avons, tous autant que nous sommes, eu un grand et gros chagrin de voir disparaître, il y a plus d'un mois maintenant, de nos rangs de journalistes – mais pas seulement ! – de ce frère, qui en réalité nous est beaucoup plus, puisqu'il était de surcroît notre confrère affectionné, estimé et respecté.
Les circonstances du décès de Mansour Madani, solitaire assis dans son fauteuil face à un ordinateur et poste de télévision allumés, avec à portée de la main un livre ouvert à sa moitié, après trois jours, n'ont en rien interféré dans nos sentiments profonds, malgré toute cette atmosphère mortifère affligeante. Elle n'a pas pesé en tout cas dans l'expression des sentiments d'affliction unanime de la corporation de la presse et des médias.
Ici au Maroc et là-bas dans ces ailleurs qui sont principalement la France, où il a eu à vivre longuement et où s'il est marié, fondé sa famille avec un fils à la clef, beau jeune homme qui faisait la fierté, nous le savons, du père Mansour Madani – lui le natif originaire des Hauts Plateaux de l'Oriental marocain, à Berkane précisément.
J'ose dire ici, en dépit de ma répulsion pour les superlatifs et les effets d'emphase oratoires, qu'il y a eu tout soudain un grand vide dans notre monde professionnel corporatiste dans son aire la plus large, d'où ont jailli rapidement divers échos sincères de la peine éprouvée par la mort inouïe, parce que aussi brusque, brutale qu'inattendue, en un mot surprenante de celui avec lequel plus d'un d'entre nous avait eu à nouer des rapports marqués par une grande sensibilité humaine et quelquefois tissé des liens d'une haute qualité.
Le regretté disparu, Mansour Madani, avait, il y a lieu d'y insister parce que cela est plutôt rare, qu'il savait avec chacun, confrère ou consœur, proche ou connaissance, relation mondaine ou accointance professionnelle, entretenir une manière de dialogue privilégié et intime à travers une gamme fort subtile – comme si c'était là chose unique et singulière, donc précieuse.
Je suis sûr que nous en avons, les uns et les autres, peu ou prou, l'expérience flatteuse et satisfaite, parce que toujours particulière comme telle à chaque occurrence qu'offre le cours de la vie.
Evoquer ici, dans l'hospitalité de cet institut de formation des journalistes et des communicateurs que Mansour Madani connaissant si bien depuis toujours et qui tient, nous le constatons, à être fidèle aux droits du souvenir et de la reconnaissance, c'est aussi malheureusement pour moi le désagréable mais impérieux devoir de faire ne serait-ce qu'une allusion douloureuse et brève à propos des derniers moments – une petite année, même pas ! – aux bouts desquels notre ami défunt, ravi cruellement à notre affection et à notre admiration, s'est finalement éteint.
Non seulement, Mansour Madani n'a pas eu droit à une expression quelconque d'une gratitude pourtant méritée amplement pour son action sans désemparer, ne serait-ce que symbolique d'une carrière, je pèse mes mots, exemplaire autant dans sa patrie qu'en Europe – à Paris, à Lisbonne, à Madrid...
Hé bien, tout cela nous laissera un goût pénible, insupportable et cruel, au moins navrant pour user d'une litote afin de ne pas paraître malséant lorsqu'on doit se rappeler le harcèlement médiocre mené de la part d'individus, peut-être placés à des dignités et des responsabilités hautes ou prestigieuses, mais dépourvus du sens élémentaire de l'équité que devrait dicter le dû moral à concéder loyalement à tous ceux qui ont mérite de l'humaine condition et de la conscience, distribués pourtant chichement de nos jours, avouons cela hardiment et sans tergiversations. Harcèlement odieux qui n'a cessé même post mortem !
Dans notre mémoire, logée dans l'hémisphère de la fidélité de nos cerveaux, restera toujours présent le souvenir ému de ce camarade chaleureux au travers de sa pudeur native que n'arrivait pas à dissimuler une probité manifeste. Il était la générosité réelle sans ostentation parce qu'elle s'illustrait dans la discrétion cultivée avec constance.
Dans notre cœur également persistera l'image irradiante de ce grand professionnel qui a toujours voulu faire du journalisme un vrai sacerdoce. Servi par une large culture et une compétence multiple, il a été ce confrère amoureux de la belle ouvrage saupoudrée de respect tatillon pour la déontologie que dicte les principes moraux essentiels du métier.
Un clin d'œil enfin a l'itinéraire de cet homme, à ce grand lecteur que nous connaissions, boulimique et assimilateur hors de pair du suc des littératures, de toutes les littératures du vaste monde.
A ce titre, et à d'autres multiples et foisonnants aussi bien que féconds, nous te saluons, ami et camarade, tu resteras présent souverainement et affectueusement entre nous tous, la cohorte de tes sœurs et de tes frères, toi le parangon du métier que tu as grandement servi et honoré avec modestie et humilité véritables.
Le poète Mahmoud Darwich que tu aimais, semble penser à un de tes semblables quand il clamait : « ... Maintenant tu étais / Maintenant tu seras / Sache tu seras / Sache que tu seras... pour être ».
Nul doute que Mansour Madani est parti pour l'éternité, marque par l'exigence toujours respectée de l'honneur sans jamais succomber aux mirages et de l'attrait factice des honneurs.


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