La province de Zagora est, sans doute, l'une des zones les plus amoindries, en dépit de son potentiel naturel, exotique et typiquement attractif. Aussi bien M'hamid Ghezlane et Merzouga, et bien d'autres recoins, les atouts du terroir renforcent cette singularité, au niveau des étendues dunaires à pertes de vue et des espaces de palmeraies uniques au monde, malgré les dégradations chroniques. La notoriété oasienne qui a constamment marqué cette région du Maroc profond incite les décideurs tant locaux que centraux à œuvrer pour une vitalité de ces sites de rêve et, par conséquent, une vie décente aux populations sédentaires et nomades dont les conditions ne sont pas toujours efficientes. A ce propos, on citera aujourd'hui, la situation désastreuse dans laquelle se trouve, entre autres, la commune rurale de Lblida, sans pour autant ignorer celle des communes qui composent le topo spatial de Zagora. En effet, totalement enclavée et marginalisée, Lblida se ferme dans un cloisonnement terrible du fait que le seul accès qui relie cette commune aux divers équipements publics se détériore dans un état piteux. Ce passage de 46 kilomètres, se trouvant dans la route provinciale entre Lblida et Aghbbar N° 1520, est complètement saccagé et ne permet plus le cheminement vers les souks, les dispensaires, les administrations et d'autres destinations indispensables. L'enclavement est tellement atroce que les citoyens endurent un véritable calvaire. Dans ce sens, on déplorera le taux de mortalité infantile qui ravage ces patelins en détresse, à cause de l'éloignement du plus proche centre sanitaire et de la défaillance de l'unique accès qui y mène. D'autres services publics font également défaut dans cette localité, notamment les unités scolaires et les moyens de substitution les plus rudimentaires. A cet effet, les jeunes de cette commune abandonnée à son sort ont eu l'idée de se rassembler pour faire l'examen de cette situation dramatique. Après profond diagnostic, ils ont décidé de saisir toutes les parties concernées : les présidents des communes de Lblida et Tansift, le gouverneur de la préfecture, le délégué provincial de l'équipement, le ministre du transport, le délégué régional de l'équipement…, ainsi que les organisations des droits humains, notamment, l'association marocaine des droits de l'homme. Malgré toutes ces tentatives d'améliorer cette situation chaotique, les citoyens ont observé des sit-in de protestation devant le siège de la province, sans que les responsables ne réagissent pour mettre un terme aux souffrances de plus de 13 douars, soit plus de 10 000 habitants. Mais, cet état lamentable demeure inchangé. Il est à rappeler que cette région de plus de 60 kilomètres, est particulièrement riche en ressources minières, entre les mines de Lblida et de Bouzar (Or, Argent, Cobalt, Bronze…), exploitées par des sociétés relevant du groupe ONA, depuis le protectorat, sans que les populations n'en bénéficient également. A force d'emprunter les mêmes passages, ces compagnies d'exploitation ont fini par bousiller les accès, par les allers et retours des engins lourds, sans que les exploiteurs ne songent à réparer la route endommagée. Enfin, il faut bien dire que ces populations qui frappent à toutes les portes sans que les intervenants ne pipent mot sont agacés par cette attitude d'indifférence, d'autant plus que les droits exprimés ne souffrent d'aucune contestation.