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Au diapason du progrès et de la modernité
Publié dans Albayane le 11 - 10 - 2022


Cinquantenaire des journaux Al Bayane 1972-2022
Mohamed Khalil
C'est presque la ligne droite... les journaux Al Bayane s'apprêtent à célébrer, fin novembre prochain, le cinquantenaire de leur parution. En effet, le premier numéro du journal Al Bayane, qui était au départ hebdomadaire, date du 28 novembre 1972 et que son alter ego en français était imprimé une semaine après, le 6 décembre 2022.
Depuis quelques mois, nous confectionnons, chaque mercredi, une page spéciale sur cet événement, sachant que le logo de l'annonce est, depuis, présent quotidiennement en haut de la première page.
Aujourd'hui, nous poursuivons la publication de l'évolution technique de l'imprimerie Al Bayane et son adaptation à l'air du temps.
Le passage du plomb à la photocomposition et à la PAO : sans chamboulement
Al Bayane et Bayane Al Youm ont été parmi les tout derniers journaux à abandonner le « plomb » pour s'inscrire dans le progrès et la modernité de l'impression. Le pas avait été franchi par feu Ali Yata, qui, malgré la modestie des moyens de l'époque, n'avait plus de choix.
Plusieurs facteurs ont joué en faveur de cette mutation. Les flancs de clicherie, qui correspondaient à la photographie des pages, étaient importés de l'ex-RDA ou de la Suisse, furent abandonnés en Europe au profit de la photocomposition et des plaques d'insolation...
Et pour cause et en guise de « dépannage », Si Ali avait fait appel à la semelle de chaussures transformée en flanc de clicherie, grâce au génie de Si M'barek Zahi, avec tous les risques possibles et imaginables : les trous qui paraissent dans les pages imprimées et qui rappellent les stigmates de la censure, quand il fallait négocier la suppression d'une phrase ou d'un mot des fois...
Dès lors, le recours à une technique traditionnelle et fortement artisanale ne pouvait durer éternellement. Aussi, après l'effort de modernisation des bureaux d'Al Bayane et l'acquisition, en 1987, de trois appartements dans un immeuble du boulevard de la Gironde à Casablanca, Si Ali a pu acquérir une vieille rotative américaine acquise grâce aux soins de notre ami Abdellatif Ben Mama, qui était le directeur technique des imprimeries La Sonir, éditrices notamment des journaux Le Matin. Il avait assuré l'achat d'une rotative de 3 groupes pour Al Bayane et de cinq groupes pour Le Matin du Sahara. « Je les ai dénichées dans l'île Aalborg au Danemark, à des prix fort attractifs et inédits. La rotative de 5 groupes, qui valait plus de 12 millions DH, avait été cédée à 2 millions DH pour La Sonir, alors que celle d'Al Bayane pour beaucoup moins... La transaction a été faite avec la « Goss Community». Cette acquisition par Al Bayane va susciter beaucoup de jalousie, surtout que nos journaux avaient eu le vent en poupe grâce à l'élan imprimé per feu Nadir Yata. Nos adversaire et mêmes amis politiques avaient engagé une polémique stérile et mené des attaques frontales contre nos journaux avec des insinuations injustes nous accusant d'avoir reçu gratuitement, de l'oncle SAM, cette rotative en cadeau pour nos positions contre l'invasion du Koweït par l'Irak (sic). Elles firent long feu... comme quoi seule la vérité et le sérieux restent ..!
Il faudra dire que le coût de la photocomposition était minime par rapport aux dépenses et efforts fournis lors de la période du plomb.
Ainsi, l'ordinateur prendra la place de la linotypie et le bromure (papier photographique) celui du plomb.
La technique avait fait son chemin en Europe depuis les années 1950 et surtout son informatisation durant la décennie 1970. Elle consiste en la saisie informatique des textes et leur flashage sur du papier à bromure. Soit une sorte de photographie des textes. Le bromure est découpé ou carrément ajusté dès le départ, en fonction des colonnes envisagées pour tel ou tel article.
Le marbre est carrément abandonné ainsi que les cases des caractères pour les titres pour laisser place à des tables de montages lumineuses avec du papier millimétré. La mise en page se fera selon une maquette donnée au metteur en page.
Il suffit d'un cutter ou d'une paire de ciseaux, pour couper le bromure, et de la colle pour le faire adhérer à la feuille posée sur le papier millimétré de la table lumineuse pour en faire une page prête au processus suivant...
La page ainsi « montée » est ensuite remise au laboratoire pour en faire un film qui sera transformé en une plaque à insoler dans des bains avec des produits fixateurs et révélateurs ... avant le gommage des parties « sales »...
La plaque est ainsi prête à être mise sur les « cylindres » (ils n'ont plus cette forme) des différents groupes de la rotative.
Ce passage à la photocomposition et, plus tard, à la PAO, s'est opéré en douceur et sans chamboulement aucun. Tout le personnel, qui le désirait, avait été reconverti : linotypistes, metteurs en page, titreurs, tireurs des épreuves de plomb, presseurs et bien des « néophytes » ont trouvé leurs vocations, surtout dans la mise en page et dans le laboratoire...
Aussi, après la photocomposition, place à la PAO (Publication assistée par ordinateur), le monde de l'édition connaîtra une véritable révolution que rien ne semble arrêter.
Des mini-ordinateurs de la décennie 1985-90, l'on passe à aux premiers Macintosh, qui sonneront le glas de la composition « chaude » et de la photocomposition usuelle sur papier photographique et le passage du manuel à la technique informatique de la PAO avec l'envoi à partir de l'ordinateur des pages directement sur les plaques pour impression offset...
En fait, tout un processus de marche en avant et de progrès techniques au bien des éditeurs, des personnels de journaux et des lecteurs.
El Khyati, un « sorcier » à tout faire
On l'appelle Si El Khyati. Un nom qui n'a pas de prénom. Avec celui de feu Si Ali, indéniablement c'est le nom qui revenait le plus souvent dans l'imprimerie Al Maârif du parti, sise à la rue La Réole, aujourd'hui rue de Benzerte, au quartier La Gironde de Casablanca.
Et pour cause, l'homme a été de tous les événements et étapes de l'histoire de la presse du parti et de son développement, depuis l'indépendance en 1956.
En 1957, le jeune El Khyati est apprenti typographe à l'Imprigéma, qui changeait de propriétaire, en passant du puissant syndicat communiste d'avant l'indépendance, l'Union générale des syndicats confédérés du Maroc (UGSCM), représentation de la CGT française, à la propriété de l'Union marocaine du travail, fraichement crééé par feu Sa Majesté Mohammed V...
A cette époque, cette imprimerie éditait, entre 1959-60, d'autres titres comme « Le soleil de Dakar » ou encore « Al Moujahid », porte parole du Front de libération national (FLN) algérien, sans parler du journal Al Ahdaf de l'UNFP de feu Abdallah Ibrahim, fondé en 1959 mais interdit plus tard. Et, plus tard, d'autres journaux comme « La Dépêche », « l'avant-garde » ou Maghreb Information de l'UMT... y seront imprimés.
Ce sont ces mêmes locaux sis également au quartier La Gironde pas loin du lycée Al Khawarizmi qui retiendront en mémoire la publication des titres du parti « Al Moukafih » et « Al Kifah Al Watani ». Notre ami El Khyati était de toutes ces œuvres, bravant souvent l'interdiction et la censure...
En 1971, le PLS étant interdit, feu Ali Yata a acquis, en location, les locaux de l'actuelle imprimerie des journaux Al Bayane et songé à se procurer quelques matériels d'imprimerie et à s'entourer de compétences en imprimerie tout particulièrement auprès du personnel du Syndicat du Livre... Et c'est Si El Khyati qui lui sera d'un grand apport. Il accompagnera toutes les « mutations » que nos journaux connaîtront. Surtout depuis l'achat, par SI Ali Yata, de machines de Tanger appartenant à un imprimeur espagnol...
El Khyati accompagnera d'autres évolutions de notre imprimerie avec l'acquisition d'une rotative de la RDA et, plus tard, d'une « Volga » russe, installée par un député du congrès de l'ex-URSS...
Durant toute cette période et jusqu'à son départ à la retraite, El Khyati a fait presque tous les métiers de l'imprimerie à l'exception de celui de rotativiste. Du tirage des épreuves de plomb pour la correction à la sortie des plaques cylindrique, en passant par la mise en page en arabe et en français, la titraille dans les deux langues, la presse...
Il a bien résisté aux grandes contraintes de nos journaux, avec l'attente de la réponse de la censure et les répétitives pannes mécaniques qui lui ont fait passer bon nombre de nuits à l'imprimerie...
Un homme à tout faire et en professionnel, qui trouve les solutions et raccourcit les délais.
Son effort sera reconnu, en 2000, avec son départ à la retraite. Mohamed Nabil Benabdallah, directeur des journaux Al Bayane à l'époque, lui avait rendu un vibrant hommage en lui organisant une cérémonie digne de son apport.


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