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Entretien avec Brahim El Mezned, directeur artistique du festival Timitar : Timitar véhicule les valeurs de coexistence universelle
Publié dans Albayane le 19 - 06 - 2011

Le festival Timitar d'Agadir est dans nos murs. Depuis déjà huit ans, il persévère, avec son cachet qui lui est propre, et s'ancre plus que jamais dans le train-train de la vie communautaire de toute une région, en congratulation avec ses convives plurielles. Au départ, le challenge a été enfourché de pied ferme par Aziz Akhenouch pour doter la cité d'une tradition artistique de haut niveau, dans une ambiance nationale,éprise des grands festivals. Agadir ne pouvait alors s'émousser devant cette contagion infaillible. Il fallait alors partir du bon pied et se frayer le chemin approprié. Il fallait trouver les compétences idoines pour gagner le pari. Il fallait enfin faire confiance à un jeune prodige du terroir qui émergeait du lot. Brahim El Mezned à qui on confia donc la lourde mission d'aller puiser dans le répertoire musical national et planétaire pour combler tous les désirs et les attentes des grandes foules de plus en plus averties et exigeantes. Cet enfant terrible de la programmation, passionné jusqu'à la moelle par les sonorités de tous bords, s'est fait son bout de parcours en autodidacte acharné et surtout avec tant d'éveil et de flair qui le conduisent au summum de la gloire. Telle une abeille secrétant du miel sans compter, le beau fouineur s'en alla faire le tour des concerts du globe, côtoyant les musicologues les plus prisés, afin de s'approvisionner encore davantage, être constamment en phase des novations en galopante apparition et rehausser de plus belle la qualité de son enfant bien-aimé, Timitar. Aujourd'hui, il fait l'unanimité par son talent avéré et sa verve survoltée, mais garde toujours la tête sur les épaules pour prétendre au faîte de la perfection dans un domaine en continuelle mutation. Entretien.
Al Bayane : Quelle particularité apportez –vous à cette 8ème édition qui s'annonce palpitante ?
El Mezned : Depuis la création de cet événement au début de la précédente décennie, nous avons toujours tenté d'opter pour la régularité et la fidélité par rapport au slogan initial. Cette continuité nous permis de dénicher encore davantage dans ce brassage de diversité qui fait toujours le fort de cette manifestation culturelle qui se veut tolérante dans ses principes de base. Notre souci était, depuis longtemps, celui de rapprocher et faire évoluer des prestations parfois diamétralement opposées. A cet égard, nous essayons de garder en permanence ce recul pour mieux apprécier les produits, car, dès le départ, nous avons été allergique à la culture unique, aussi bien dans notre patrimoine arabo-amazigh varié et riche en expressions et rythmes ancrés dans les tréfonds toute une nation que dans la pléthore universelle. C'est surtout une distinction particulièrement éducative et pédagogique que nous voulons incruster avec insistance dans la présente manche de ce festival qui maintient sa même philosophie depuis sa naissance.
On a l'impression que le contenu et la qualité de cet événement baissent de panache par rapport aux précédentes éditions, du fait qu'il n'y a plus de grosses pointures. Qu'en dîtes-vous ?
Il faut bien dire qu'au début, on mettait tout le paquet sur une ou deux stars de renommée mondiale. Cette approche était dictée par le fait que le rendez-vous était à ses débuts et cherchait à focaliser l'attention et drainer les masses. Ces têtes d'affiches finissent, en conséquence, par reléguer tous les autres au second plan, en dépit de leur notoriété. Aujourd'hui, on fait appel à des sommités moins connues dans nos contrées, mais font l'actualité dans toutes les scènes du monde, notamment Goran Bregovich, la star Balkane ou encore Calypso Rose de Trinidad et Tobaggo, Dick'n Hnatr de la Nouvelle Calédonie…, en plus de Najwa Karam, la diva libanaise et Hindi Zahra, la grande révélation de l'an passé sur les rampes du théâtre de verdure.
Comment préparez-vous ces éditions ? Partagez-vous cette tâche avec d'autres ?
Vous savez, j'étais toujours passionné par la musique. C'est une responsabilité lourde et je sais pertinemment que je dois être à la hauteur de la confiance en répondant à tous les goûts, sans pour autant, faillir au fil conducteur de cette manifestation dont le mot d'ordre : « Les amazighs accueillent la musique du monde ». Au fil, j'ai accumulé une certaine expérience en faisant partie à une multitude de jurys de par le monde devant plus de 1000 artistes, au cours desquels j'ai côtoyé des musicologues, avec un œil de rigueur, une oreille de sensualité et une perception technique. Le festival Timitar a donc toujours brillé par cette approche professionnelle. Aucune annulation n'a été enregistrée durant tout cet itinéraire. Il est vrai que j'assume pleinement cette responsabilité, mais je ne suis nullement borné. Je me concerte avec les organisateurs en engageant une réflexion approfondie sur telle ou telle programmation. Celle-ci est entamée aussitôt que l'édition écoulée s'achève. Vers le mois de février, elle est déjà bouclée après avoir bloqué les dates. Tout l'intérêt est ensuite porté sur le côté technique avec la logistique qu'il faut, engagés suivant les cahiers des charges.
D'aucuns constatent que Timitar n'est pas thématique, à la différence de nombre de festival du royaume, même si vous maintenez son slogan habituel. Comment expliquez-vous cela ?
Ecoutez, au Maroc les thématiques tendent à s'effriter, car on a toujours tendance à faire appel à des prestations quoiqu'elles ne s'insèrent pas dans le registre du festival. Timitar est resté le même, avec cette notion politique audacieuse de la part de Aziz Akhnouch de mettre dans les places publiques une multitude de créations d'artistes amazighs. Maintenant, l'amazighité est une réalité identitaire indissociable de l'entité nationale et n'a pas à rougir devant les rythmes musicaux qui viennent de tous les horizons. C'est bien cela notre devise fondamentale. Timitar est donc n'est pas un simple rassemblement d'artistes sur des plateaux, mais une recherche des valeurs de coexistence et de symbiose, sur une terre d'ouverture par excellence. Ces mêmes principes qui animent Timitar font éclater les frontières vers d'autres cieux, où la musique est véhiculaires des prêches humanistes.


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