Prendre un enfant défavorisé en charge et lui apprendre à jouer un instrument, c'est généreux. Ce pas est entrepris par la Fondation Ténor pour la culture en lançant, il y a un an et demi, le programme social Mazaya en collaboration avec l'INDH et des partenaires privés. Lundi dernier à Rabat, les responsables de ce projet en ont dévoilé les dessous à la presse et ont couronné leur rencontre par une première audition de fin d'année scolaire 2012-2013 des élèves bénéficiaires. «Le programme socioculturel Mazaya vise à permettre à des enfants déscolarisés d'apprendre le métier de musicien professionnel pour être insérés socialement et professionnellement», explique Farid Bensaid, président fondateur de la Fondation Ténor pour la culture, qui caresse l'espoir de voir ce projet grandir. En lançant Mazaya, les responsables assurent une double mission, celle d'apprendre aux enfants à jouer un instrument et celle de dispenser une culture générale à travers des cours de mathématiques et Français entre autres. Et ce n'est pas tout, les initiateurs mettent à la disposition des bénéficiaires un transport scolaire pour regagner les cours. «Au début, les élèves arrivaient stressés aux cours, mais au fil du temps ils sont devenus calmes», raconte M. Bensaid en allusion aux effets thérapeutiques de la musique. Et pour l'anecdote, si un enfant est impulsif, il se voit enlevé l'instrument avec lequel il joue, chose qu'il ne supporte pas ! Pour le moment, ce sont 40 enfants qui bénéficient du programme. Ils seront accompagnés pendant 5 ans. Cependant, les initiateurs ne comptent pas s'arrêter là, ils ambitionnent d'atteindre dans trois ans le nombre de 100 enfants à Rabat et 100 à Casablanca. Un chiffre que M. Bensaid explique par «la taille d'un orchestre philharmonique puisque ces futurs musiciens pourront soit rejoindre cette formation musicale, soit entre autres jouer dans des festivals organisés de par le Maroc». Pour le moment, les enfants bénéficiaires, âgés entre 8 et 12 ans, apprennent le violon alto, la violoncelle et la contrebasse. Quand même la fondation envisage d'augmenter le nombre des instruments à cordes au cours de l'année prochaine. Pour rappel, ces enfants viennent des centres de l'INDH qui répertorie les familles bénéficiaires et qui sont majoritairement des bidonvilles. Par la suite, c'est la Fondation Ténor qui procède à une sélection des candidats prédisposés à la musique. Outre l'INDH, la fondation compte également à son actif un partenariat avec le ministère de solidarité sauf que cet accord n'est pas encore finalisé.