Les syndicats les plus représentatifs commencent donc à s'impatienter alors qu'une rencontre qui devait les réunir avec le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane le 13 novembre dernier avait été reportée sans fixer une date précise. «Plusieurs semaines après la grève générale que nous avons observée avec nos partenaires syndicaux en protestation contre la politique et la démarche gouvernementale, le statu quo actuel n'est ni dans l'intérêt du pays ni dans l'intérêt du gouvernement», affirme le numéro un de l'UMT. Et de poursuivre : «nous allons relancer le gouvernement pour revenir à la table du dialogue mais notre patience a des limites. Si le gouvernement persiste dans cette démarche, nous serons contraints de réunir nos instances dirigeantes afin de prendre les décisions qui s'imposent». Rien ne semble donc s'arranger entre les centrales syndicales d'un côté, et le chef de gouvernement de l'autre. Pire encore, les deux parties n'arrivent même pas à s'arranger sur l'ordre du jour de leur prochaine réunion. Pour Benkirane, la prochaine rencontre sera une réunion de la commission nationale de la réforme des retraites alors que les syndicats veulent que la prochaine entrevue soit un round du dialogue social en bonne et due forme. Résultat, chacune des deux parties se retrouve avec son propre ordre du jour. «Nous avons déjà fait savoir par courrier au chef de gouvernement que si nous devons prendre part à la prochaine réunion, nous allons le faire avec notre propre ordre du jour», précise Moukharik. Et de conclure: «Nous n'avons pas observé la dernière grève générale uniquement pour la réforme des retraites qui ne vient qu'à la quatrième position dans la liste des revendications. Nous demandons d'abord une hausse générale des salaires, une baisse de l'impôt sur le revenu et le respect des libertés syndicales».
