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TVM sauve la face avec Jnane El Karma
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 02 - 12 - 2002

Le feuilleton marocain «Jnane El Karma» est l'une des révélations de la première chaîne. Diffusé pendant ce mois de ramadan, il plonge le téléspectateur dans une histoire populaire pleine de rebondissements. A découvrir.
Le feuilleton marocain «Jnane El Karma» est sans doute l'une des meilleures productions locales concoctées par la première chaîne pendant ce mois de ramadan. C'est l'une des révélations de l'année. Diffusé juste après la rupture du jeûne, ce feuilleton a de fortes chances pour doper l'audience de la TVM.
Le choix de cette plage horaire n'est pas fortuit, puisqu'il s'agit du prime-time à la télé pendant cette période de l'année. Concurrence avec 2M oblige, la première chaîne a préféré programmer «Jnane El Karma » et non pas sa sitcom «La Famille Si Marbouh» (diffusée à 21 heures). L'objectif étant de détourner les yeux des téléspectateurs de la série 2 de «Lalla Fatéma». Une sitcom qui ne fait pas d'ailleurs l'unanimité auprès du grand public. TVM a-t-elle réussi ce pari ? Difficile de le savoir pour le moment. On attendra les résultats de l'audience pour en juger. Toujours est-il, ce feuilleton est un bon point à mettre à l'actif de la direction de la programmation de la première chaîne nationale.
Réalisé par Farida Bourkia, qui a à son actif plusieurs téléfilms et feuilletons, «Jnane El Karma» s'inspire de l'histoire du duel du Caïd Benomar avec les tribus de Oualad Zaïd. Une histoire qui remonte à la fin 19ème siècle.
Ce feuilleton a pu susciter la sympathie d'un bon nombre téléspectateurs pour plusieurs raisons. On peut citer à ce propos la qualité du scénario (Taoufik Hmani) et la prestation de l'ensemble des acteurs notamment Mohamed Bestaoui, Abdellah Didane, Mouna Fettou, Touria Jebrane, Mohamed Rochdi, Mohamed Majd, Miloud Al Habachi et Aïcha Mahmah.
Parmi les forces de ce feuilleton, c'est qu'il a permis au téléspectateur de plonger dans l'histoire populaire du duel entre le Caïd autoritaire Benomar et Hadda Zaidia, connue sous le nom de «Kharboucha» dans la région de Abda (Safi) en optant pour un langage télévisuel accessible aussi bien en termes de scénario que de réalisation. On est loin des clichés et des dialogues creux qui caractérisent souvent le traitement des histoires populaires à la télévision marocaine. On est loin aussi de la qualité des feuilletons historiques syriens qui remportent de plus en plus de succès auprès
des téléspectateurs du monde arabe et dont les moyens financiers déployés sont immenses. Mais c'est un début prometteur pour une chaîne comme la TVM qui tente une nouvelle expérience avec cette production.
La réalisation de «Jnane El Karma» n'a pas été une entreprise facile. Il fallait donner une force à cette belle histoire populaire où la dure confrontation entre Hadda et le Caïd Aissa a débouché sur l'arrestation de «Kharboucha» et sa liquidation à l'image de ses cousins par la tribu Oulad Zaïd. Un pari réussi par l'équipe de «Jnane El Karma». Cette histoire, il faut le rappeler est bien réelle même si elle a été entourée de plusieurs légendes où la fiction l'emporte sur le réel.
Force est de constater aussi que ce feuilleton inaugure une nouvelle approche dans le traitement des événements historiques à la télévision marocaine.
Reste à savoir si «Jnane El Karma» donnera lieu à d'autres téléfilms du genre dans l'avenir. Ce sera souhaitable dans la mesure où le patrimoine populaire national regorge d'idées pour nos scénaristes et producteurs de télévision. La faiblesse des moyens n'est qu'un faux prétexte. En témoigne d'ailleurs «Jnane El Karma» qui n'a pas nécessité un grand budget. Une expérience à méditer.


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