Service militaire 2025: Le 23 juin, dernier délai pour remplir le formulaire de recensement    Célébration. Le peuple marocain célèbre le 55e anniversaire de SAR le Prince Moulay Rachid    "Dbibina" se demande si le Canada est un pays ami    Londres avalise le plan du Maroc sur le Sahara, «une décision tombe à point nommé, à l'heure où Rabat s'apprête à commémorer le cinquantième anniversaire de la Marche verte, moment majeur de son histoire nationale», écrit Modern Diplomacy    Justice. Le Maroc et le Cap-Vert font front commun    Abed Laraki, mémoire vivante d'un Maroc libéré À l'occasion des sept ans de sa disparition    Lenovo allie fabrication intelligente et développement vert : un modèle chinois pour l'avenir d'une industrie durable    L'inflation poursuit sa décrue, portée par le repli des prix alimentaires    Exclusif. Réformes sociales. Younès Sekkouri : "Chaque dirham investi doit créer de la dignité"    Officiel : Intégration des trottinettes et vélos électriques au Code de la route avec des normes techniques strictes pour renforcer la sécurité routière    Rabat: Un parking souterrain en deux sous-sols ouvre ses portes au quartier l'Océan    La BERD accorde 25 millions de dollars à Aya Gold & Silver pour l'essor du site de Boumadine    Morocco Strategic Minerals débute un programme de forage sur le site cuprifère de Timarighine à Drâa-Tafilalet    La technologie chinoise s'impose au Salon aéronautique de Paris : chasseurs furtifs et drones avancés en vedette    Ferhat Mehenni révèle : De hauts responsables algériens se préparent à fuir vers la Turquie, redoutant un scénario à l'iranienne    À l'intérieur de "l'Opération Narnia" : comment le renseignement israélien a ciblé des scientifiques nucléaires iraniens de premier plan    Russie ou Chine ? Quel pays représente la plus grande menace pour l'OTAN ?    L'Afrique du Sud accélère à Kyalami tandis que le Maroc convoite lui aussi un Grand Prix de Formule 1 à Tanger    Les escrimeurs du continent se retrouvent à Lagos    Saïdia mediterrania accueille l'élite mondiale du triathlon pour la coupe du monde moulay el hassan 2025    CDM. Clubs 25 : Mbappé de retour, mais incertain pour le choc face à Pachuca d'El Idrissi    Tennis / ITF Men's World Tennis Tour de l'ASAS: Ce vendredi, "Dlimi vs Bennani" et "Ahouda vs Benchekroun" en vedettes !    Mondial des clubs: le PSG surpris par Botafogo    Coupe du monde des clubs : Voici le programme de ce vendredi    Bridge: Festival international de Bridge à Saïdia (Trophée Abdelkader Lachhab)    Coup de filet à Nador : un réseau de cocaïne démantelé    Alerte météo. Nouvelle vague de chaleur dès ce vendredi    Les prévisions du vendredi 20 juin    Incendie : 15 hectares ravagés dans la province de Tétouan    OneHealth : Renault Group étend son programme de santé    Classement international Times Higher Education Impact Rankings : l'UIR confirme son leadership    Du Cap Spartel aux Grottes d'Hercule... diffusion du premier épisode de l'émission « Chinese Restaurant » sur la chaîne chinoise Hunan TV    Gnaoua 2025 : Ouverture en grande pompe de la 26e édition    Smeia-BMW : Transporteur officiel du festival Mawazine    Espagne : Leo Norma enflamme le Almería Fashion Show 2025    M Avenue célèbre la Fête de la Musique avec un festival inédit dédié aux racines musicales du Maroc    Feu de forêt près de Tétouan : les Canadairs en action    Sahara : Un drone des FAR bombarde un véhicule du Polisario à l'Est du Mur des Sables    Kenya National Assembly Speaker receives Polisario representative    Ferhat Mehenni écrit : L'Algérie iranienne    Le Maroc enregistre une progression de 55 % des investissements directs étrangers en 2024, selon la CNUCED    Salon du livre de Pékin: Accord pour la traduction en chinois d'ouvrages sur le patrimoine immatériel marocain    Le Groupe Barid Al-Maghrib émet un carnet de timbres-poste en hommage aux métiers des savoir-faire ancestraux    Menace iranienne sur Hormuz : Vers un baril à 150 dollars    Près de 12 millions de réfugiés vivent dans les pays du Conseil de l'Europe    Transport aérien: Air India réduit de 15% ses vols internationaux en gros-porteurs    La Maison de la Poésie au Maroc remporte le Prix de l'Académie mondiale de poésie    Le Parlement centraméricain réaffirme son soutien total à l'intégrité territoriale du Maroc et dénonce les manœuvres des adversaires du Royaume    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le choix idéologique
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 28 - 01 - 2003

Le Conseil d'Administration de l'Institut Royal de la Culture Amazighe devra trancher, les 30 et 31 janvier, sur la graphie dans laquelle s'écrira l'amazigh. Au-delà des questions techniques qui favorisent l'arabe, le latin ou le tifinagh, le choix d'un alphabet au détriment d'un autre est aussi une décision politique.
Les 30 et 31 janvier sont des dates très importantes pour l'amazigh dans notre pays. Le conseil d'administration de l'Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCA) va se réunir pour délibérer au sujet de la graphie qui sera adoptée pour l'écriture amazighe. Il va choisir entre le tifinagh, l'arabe et le latin. Les délibérations reposent sur une étude qui a été confiée au Centre de l'Aménagement linguistique.
Le directeur de ce centre, Ahmed Boukous, nous a confié que cette étude, initiée au mois de septembre et qui a duré jusqu'au 20 janvier, a été menée par une équipe de six chercheurs. «Tous des locuteurs natifs amazighs aussi bien tachlihts, tarifits que tamazights», précise Ahmed Boukous. Sur la possibilité qu'une graphie ait été favorisée au détriment d'une autre dans l'étude, Boukous répond : «Pas du tout ! Nous avons tous un point de vue sur la question, mais nous nous sommes tenus à l'objectivité scientifique. À cet égard, nous n'avons pas pris en considération les aspects idéologiques et institutionnels de l'écriture amazigh ».
Le résultat des délibérations du Conseil d'Administration sera soumis à sa Majesté le Roi. Ahmed Boukous n'a pas voulu révéler le contenu du dossier technique, mais selon le chercheur Lhoucine Aït Bahcine, membre l'Association Marocaine de Recherche et d'Echange culturels (AMREC), l'étude a trait au coût que nécessite l'application de chaque graphie et à la présentation des ajouts que doit comprendre chaque graphie pour mieux se conformer à la phonie berbère. Mais d'emblée, certaines voix mettent en garde contre le choix d'un caractère autre que le tifinagh. «Les autres caractères sont trop tendancieux pour que leur application ne soit pas sous-tendue par un point de vue idéologique», affirme Lhoucine Aït Bahcine. Il précise ainsi que l'adoption de la graphie arabe ou latine va entraîner, «un triple coût : un coût pédagogique, un coût idéologique et un coût technique».
Selon ce chercheur, du point de vue pédagogique, le choix de l'arabe ou du latin va entraîner dans le système de l'enseignement, une confusion entre l'une de ces langues et l'amazigh. «Il est inadmissible qu'un enfant apprenne à écrire dans une même graphie l'arabe et l'amazigh !», s'exclame-t-il. Quant au coût idéologique, il a trait, à ses yeux, au fait que le latin est encore lié au dahir berbère de 1930, qui distinguait les Arabes des Berbères, et qui est encore vivace dans les mémoires. Et d'ajouter : «L'usage de la graphie latine va entraîner sa fonctionnarisation idéologique, surtout de la part des islamistes et des arabistes».
En ce qui concerne le choix de l'arabe, il est jugé par Aït Bahcine comme une «subordination» de l'amazigh à cette langue et va de surcroît entraîner des réactions de rejet des Amazighophones favorables à l'adoption des caractères latins. Enfin, le coût technique se rapporte aux ajouts que doivent comporter le latin et l'arabe à la différence du tifinagh. Aït Bahcine n'en veut comme preuve que les logiciels diffusés gratuitement sur Internet et qui permettent de se rendre compte de la fluidité du tifinagh. Ces caractères ne sont pas pourtant aussi faciles d'usage que ne le laisse entendre Lhoucine Aït Bahcine. Le tifinagh est constitué d'une suite de signes géométriques simples, points, traits ou cercles. Il est plus visible dans les gravures rupestres, les portes des maisons et les bijoux. Il est également bien représenté dans les tatouages. Il s'agit, en plus, d'un alphabet strictement consonantique.
Les voyelles n'ont été notées que secondairement à l'aide des signes consonantiques. Ses limites ont poussé à la création du le néo-tifinagh – un système d'écriture fondé sur les caractères des Touaregs et largement diffusé au Maroc et en Kabylie. Il sert d'armureries aux mouvements revendicatifs amazighs. Il soude à cet égard les berbères de l'Afrique du Nord. En dépit de son côté en apparence archaïque, il est fortement lié à une question identitaire. Et c'est pour cela que le résultat des délibérations des 30 et 31 janvier, quel que soit le bien fondé du choix d'une graphie, ne peut se soustraire à un coefficient idéologique.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.