C'est une exposition différente de celle présentée à Paris «L'exposition «Trésors de l'Islam en Afrique, de Tombouctou à Zanzibar» explore un sujet passionnant. Elle réunit des objets étonnants. Près de 300 œuvres anciennes dialoguent les unes avec les autres», ce sont les propos de Jack Lang, président de l'Institut du monde arabe, en marge de l'ouverture de cette exposition à Rabat. Conçue par l'IMA et revisitée par l'Académie du Royaume, cette exposition qui se déroule jusqu'au 25 janvier met en exergue 13 siècles d'histoire, à travers un voyage dans le temps alliant l'art, l'archéologie, l'architecture et l'ethnographie dont témoignent les œuvres d'art patrimoniales et contemporaines, issues de collections publiques et privées du Maroc, d'Afrique et d'Europe. Ainsi selon M. Lang, cette exposition est différente de celle présentée à Paris. Elle comprend, selon lui, des éléments nouveaux. «Elle met en lumière des collections exceptionnelles prêtées auprès de plusieurs musées et bibliothèques du Royaume. Ce sont des œuvres rares issues de Rabat, Marrakech, Tanger et autres villes», indique-t-il. En ajoutant que «l'évènement conduit le visiteur à la découverte de la richesse de sociétés pluriséculaires. Elle porte haut l'ambition de lutter contre les idées reçues et d'ouvrir un champ de connaissance encore trop méconnu. Cette ambition rencontre un écho plus éclatant encore au Maroc. Porte du Sahara, lieu de passage entre l'Afrique du Nord et de l'Afrique de l'Ouest, il a tissé des échanges féconds avec l'Afrique subsaharienne et joué un rôle éminent dans la diffusion de l'Islam à travers ces territoires. Ainsi l'exposition témoigne de ce passé vivant jusqu'à aujourd'hui». Dans le même contexte, le président de l'IMA a fait savoir que l'histoire de l'Afrique a besoin d'une lumière nouvelle, révélant non seulement l'importance de l'écriture et la transmission des savoirs, mais aussi la beauté des monuments de l'islam sur le continent africain. «Cette exposition veut rendre justice à l'Afrique et à l'Islam». Pour sa part, le secrétaire perpétuel de l'Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, a souligné dans son intervention que «les objets d'art présentés le seront dans un espace «éclaté». Conformément aux Instructions éclairées de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, trois lieux, à savoir le Musée d'art contemporain, Bab Lkbir et la Casbah des Oudaya, feront de la ville de Rabat la cité où toutes les expressions artistiques de l'Islam en Afrique viendront démentir préjugés et stéréotypes, et affirmeront que s'il y a diversité dans l'art musulman en Afrique il n'y a qu'un seul Islam». Tout autour de cette exposition, l'Académie du Royaume du Maroc a initié un cycle de conférences permettant de sensibiliser le grand public aux problématiques culturelles antérieures et actuelles de l'Afrique, doublé de l'organisation d'un séminaire pour chaque conférence faisant participer des doctorants des universités marocaines. Ce cycle s'étale de janvier 2019 à janvier 2020 au rythme d'une conférence par mois et fait intervenir des experts, des historiens, des professeurs et des chercheurs d'horizons divers. L'Académie du Royaume du Maroc a également pris en charge l'aménagement des salles d'exposition des galeries Bab El Kébir et Bab Rouah. Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées, n'a pas manqué d'exprimer, quant à lui, sa joie et sa fierté en organisant cette exposition dans la capitale des lumières. Il est revenu sur l'afflux remarquable à la première Biennale de Rabat et il a appelé à encourager ces événements culturels car «le Marocain aime la culture».