La justice française a récemment suspendu une décision administrative qui avait privé de travail un animateur musulman en raison de ses convictions religieuses "pouvant conduire à un risque de prosélytisme", a-t-on appris mardi de source judiciaire. Le tribunal administratif de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, a pris cette décision il y a trois semaines jugeant qu'aucun "fait objectif" n'étayait les soupçons de la préfecture. Cette dernière avait refusé en avril de renouveler l'agrément des pouvoirs publics pour le contrat du Marocain naturalisé français dans une association de la ville de Bègles, près de Bordeaux, financièrement aidée par l'Etat. Elle avait mis l'accent sur "les convictions religieuses affirmées et affichées" de l'animateur âgé de 31 ans, en soulignant que le titulaire du poste devait observer une attitude de "stricte neutralité". Le tribunal a donné un mois au préfet pour réexaminer le dossier.