Crise économique oblige, le gouvernement algérien se rend à l'évidence. Fini l'état providence, une population qui vivait jusqu'à présent de la rente pétrolière et du gaz. Bienvenu au monde de la réalité des prix. Désormais, le peuple algérien devra faire face à une dure réalité qu'est là levée des subventions sur certains produits de base. Cette fois-ci, c'est officiel et l'annonce en a été faite, ce mercredi 2 décembre, par le ministre des finances, Abderrahmane Benkhalfa. « Nous avons une stratégie pour sortir, d'ici à deux ou trois ans, des subventions généralisées des prix pour aller à une vérité des prix, puis nous allons procéder à un soutien frontal à travers l'octroi d'une sorte de deuxième salaire pour les citoyens ayant des revenus inférieurs à un certain seuil », a expliqué M. Benkhalfa sur la radio. Le gouvernement veut que les prix des produits de base comme le lait, le sucre ou l'huile, « augmentent progressivement ». Selon le ministre, le gouvernement compte également libérer progressivement, dès 2016, les prix des produits tels ceux des carburants, de l'électricité et du gaz, pour les remettre « à leur valeur réelle ». A en croire le site TSA (Tout sur l'Algérie), c'est la première fois qu'un responsable du gouvernement évoque de manière précise un abandon des subventions généralisées. De nombreux experts ont appelé à plusieurs reprises les autorités à abandonner ce système qui ne profite pas forcément aux couches les plus défavorisées de la population. Selon le ministre, le maintien du système actuel favorise le gaspillage. « Nous allons progressivement libérer les prix parce que nous sommes à un niveau de gaspillage qui n'est supportable par aucune économie », a-t-il expliqué. « Aucun pays ne peut maintenir, dans une telle conjoncture, 1 800 milliards de DA (19 milliards de dollars) de transferts sociaux », a-t-il reconnu.