Le 18 février dernier, le ministère marocain de l'intérieur a annoncé que les services dirigés par Abdellatif Hammouchi ont démantelé une cellule terroriste composée de dix individus, dont un ressortissant français, qui s'apprêtait à commettre des attentats spectaculaires en utilisant des armes et des produits chimiques dangereux. Ahuries autant que soulagées, plusieurs capitales ont salué cette opération, qui s'ajoute à bien d'autres réalisées par les services de sécurité notamment le bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ), dans le cadre de la lutte mondiale contre le terrorisme. Pendant ce temps, à Paris on faisait diversion en tentant de focaliser l'attention de l'opinion publique française sur Loubna Abidar, une actrice de seconde zone qui a cru naïvement décrocher le César de la meilleure fellation, dans un festival de cinéma où il n'est pas prévu de César pour cette catégorie. Sur les ondes radios et sur les plateaux de télévision de l'hexagone, Loubna Abidar est présentée comme l'héroïne d'un film (pornographique!) interdit au Maroc, mais on ne pipe mot de deux films interdits en France. Abidar est surtout présentée comme l'héroïne de la cause féminine au Maroc. Une héroïne que ses compatriotes n'ont pourtant jamais connu auparavant, encore moins vu participer à un quelconque débat sur les conditions de le gente féminine. Certains journalistes et présentateurs sont allés même jusqu'à trouver des excuses à la médiocrité intellectuelle et linguistique d'Abidar en affirmant que les français adoraient son accent. La France officielle qui fait la chasse à l'immigré et assiège des centaines de réfugiés dans le Pas de Calais, ferme les yeux sur le statut d'Abidar qui crie sur les ondes sa situation irrégulière en territoire français. En fait, Abidar jouait à son insu un rôle taillé sur mesure dans une interminable série ratée dont le réalisateur peine à trouver le héros. Le capitaine Mustapha Adib, le narco-trafiquant Adil Lamtalsi et le boxeur jeté des rings Zakaria Moumni, pour ne citer que ces trois, avaient successivement précédé Loubna Abidar dans ce rôle. Une certaine presse parisienne, écrite et audiovisuelle, publique et privée, avait fait d'eux ses choux gras avant de passer à autre chose. Le premier a fini tragiquement dans la mendicité, le deuxième s'est tout bonnement éclipsé alors que le dernier ère lamentablement à la recherche d'une âme charitable à Marseille. Quand le terrorisme a frappé en novembre dernier à Paris, c'est la Direction Générale de la Surveillance du Territoire du Maroc (DGST) qui a tuyauté les services français sur le cerveau des attentats et sur l'itinéraire emprunté par les assaillants. Ni la presse ni les officiels français n'avaient voulu le reconnaître clairement et publiquement. La même consigne de blackout semble avoir été donnée après le démantèlement de la cellule terroriste le 18 février. Simple jalousie, complexe ou nouveau fait désespéré de ceux qui ont l'habitude de nager en eau trouble des relations franco-marocaines? C'est par conviction que le Maroc s'est engagé résolument et sincèrement dans la lutte antiterroriste. Les hommes qui y sont directement impliqués n'attendent ni médaille ni une quelconque reconnaissance étrangère. Les félicitations et la sollicitude manifestées par leur roi leur suffisent. Largement!