Dans les eaux atlantiques au large d'Agadir, des soldats des forces spéciales du Ghana et du Maroc ont procédé, cette semaine, à une opération conjointe d'investigation et de sécurisation d'un bâtiment, dans le cadre d'un exercice maritime de haute intensité mené au titre du Lion d'Afrique 2025 (LA25). Reconnu comme le plus vaste rassemblement militaire annuel du continent africain, LA25 fédère cette année plus d'une cinquantaine d'Etats, parmi lesquels sept pays membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), autour de 10 000 militaires déployés sur quatre territoires, notamment au Maroc. L'opération, engagée du 14 avril au 23 mai, est coordonnée par la Force opérationnelle du sud de l'Europe pour l'Afrique (FOSEA), au nom du Commandement des Etats-Unis pour l'Afrique (Comarfrique). L'exercice auquel ont pris part les unités marocaines et ghanéennes s'est déroulé à bord d'un navire simulant une saisie hostile. Appuyés par des moyens navals et aériens, les commandos ont mené une séquence tactique exigeante mêlant combat rapproché, exploration compartimentée et extraction de personnel. Cet entraînement en environnement dépouillé, à l'intersection de plusieurs zones d'influence stratégique, affine les savoir-faire interarmées tout en confrontant les participants à des configurations opérationnelles à forte contrainte. Il s'agit, selon les organisateurs, de jauger la capacité des forces alliées à opérer de concert dans un cadre multinational rigoureux. Le général Todd Wasmund, commandant de la FOSEA, a déclaré que ces exercices «mettent à l'épreuve notre capacité collective à agir de manière coordonnée et décisive». Et d'ajouter : «face aux défis de sécurité transrégionaux, seul un effort commun, articulé et maîtrisé, permet de garantir la stabilité». Au-delà des démonstrations de cohésion, LA25 consacre une part importante à la circulation des doctrines, à la transmission des compétences et au maintien de liens de coopération ancrés dans la durée.