Le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, a appelé à une mobilisation collective en faveur d'un développement équitable, soulignant que le continent africain recèle des ressources considérables susceptibles de faire de lui le moteur économique du XXIe siècle. Dans un discours prononcé en son nom par son premier vice-président, Mohamed Sabbari, à l'occasion de l'ouverture de la 3e édition du Forum parlementaire économique de Marrakech pour la région euro-méditerranéenne et le Golfe, Talbi Alami a dénoncé l'injustice historique dont sont victimes les pays du Sud. Selon le président de la Chambre des représentants, ces pays, notamment en Afrique, en Amérique latine et dans les zones insulaires, supportent aujourd'hui les conséquences de bouleversements climatiques et économiques auxquels ils n'ont pas contribué. Face aux défis du changement climatique et de la transition énergétique, Talbi Alami a déploré l'inaction de la communauté internationale. Les engagements en matière de financement de l'économie verte et de transfert technologique restent largement théoriques, a-t-il poursuivi. Pendant que les pays du Nord avancent vers un avenir énergétique durable, des millions de citoyens du Sud manquent encore d'accès à l'électricité, même issue de sources traditionnelles. Ainsi, le responsable marocain a plaidé pour une solidarité internationale accrue, condition indispensable à une transition énergétique juste. Il a notamment appelé à démocratiser l'accès aux technologies vertes à des coûts abordables. Sur le plan économique, il a remis en question l'équité du système commercial mondial issu des accords du GATT, signés à Marrakech en 1994. Il a pointé du doigt l'égoïsme croissant des nations et l'affaiblissement du principe de libre concurrence. Le système actuel, a-t-il insisté, est devenu opaque et fragmenté, nécessitant une révision profonde des fondements de la coopération économique mondiale. Abordant la question de la sécurité alimentaire, il a dénoncé l'ampleur des inégalités entre des pays excédentaires et d'autres, plongés dans la faim et la malnutrition, mettant en doute la sincérité des engagements internationaux. Il a enfin évoqué la fracture numérique grandissante, accentuée par l'essor de l'intelligence artificielle. Tandis que certaines nations se projettent dans l'ère post-digitale, d'autres peinent encore à fournir les infrastructures de base à leurs populations. Clôturant son intervention, Rachid Talbi Alami a souligné le rôle stratégique que peuvent jouer les régions du Golfe et de la Méditerranée dans la transformation de ces défis en opportunités. Il a appelé à renforcer la coopération régionale pour convertir les ressources du continent africain en projets d'investissement réels, porteurs de croissance partagée et de prospérité durable.