Une étape importante dans la structuration du marché des télécommunications au Maroc vient d'être franchie. L'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) a annoncé avoir été notifiée d'un projet de concentration économique entre les deux opérateurs majeurs du pays : Maroc Telecom (IAM) et Wana Corporate (Inwi). Ce projet prévoit la création de deux entreprises communes, FiberCo et TowerCo, destinées à mutualiser les investissements dans les infrastructures télécoms, fixes et mobiles. Deux sociétés, deux objectifs industriels Les deux nouvelles entités seront détenues à parts égales par IAM et Wana (50/50). FiberCo se concentrera sur le déploiement d'infrastructures passives de fibre optique jusqu'au domicile (FTTH - Fiber To The Home). Elle sera chargée de construire les réseaux et de les rendre accessibles, de manière passive, aux opérateurs de services. TowerCo, quant à elle, portera les projets liés aux infrastructures passives d'accueil des équipements de téléphonie mobile, notamment les pylônes et les sites techniques. Elle assurera également la reconstruction d'infrastructures existantes lorsque cela est nécessaire. Cette initiative s'inscrit dans une tendance globale de partage d'infrastructures dans les télécoms, souvent motivée par la maîtrise des coûts de déploiement, l'optimisation de la couverture, et la réduction de la duplication des investissements dans un marché de plus en plus concurrentiel. La mutualisation permet également une montée en charge plus rapide dans les zones peu ou mal desservies, contribuant aux objectifs de connectivité nationale. Un projet soumis à évaluation Comme l'exige la réglementation en matière de concentrations économiques, l'ANRT a ouvert la voie à une consultation publique, invitant les tiers intéressés à faire valoir leurs observations jusqu'au 30 mai 2025. Ces avis peuvent être transmis par voie électronique ou déposés physiquement au siège de l'Agence à Rabat. Ce type de projet soulève généralement des questions de concurrence, de neutralité d'accès aux infrastructures et de gouvernance commune. L'analyse de l'ANRT devra donc évaluer si la création de ces entités favorise une dynamique de marché ouverte ou risque de restreindre l'accès équitable aux infrastructures par d'autres acteurs présents ou futurs.