Mis en cause par barlamane.com pour ses multiples fraudes sociales, le ministre de l'emploi Mohamed Amekraz s'est défendu dimanche 5 juillet, assez maladroitement, confirmant cette sorte d'abandon avec lequel les membres du PJD épuisent toutes les combinaisons de l'arbitraire et prétendent tout refaire, tout reconstituer ou tout juger dans un intérêt de parti. Les salariés du ministre de l'emploi, Mohamed Amekraz, n'ayant pas été déclarés à l'organisme de sécurité sociale marocain, aurait regardé avec effarement la vidéo de deux minutes vingt qui circule, où le responsable du du Parti justice et développement (PJD, islamiste) qui mène la coalition gouvernementale, s'explique péniblement sur la raison qui l'a poussé à dispenser de devoir les déclarer et de justifier de leur situation aux organismes divers concourant à la protection sociale. Dès la mise en ligne de la vidéo dimanche soir, les images ont provoqué la polémique. Le ministre, supposé lutter contre la fraude aux cotisations et aux contributions sociales et contre les situations de travail dissimulé, avoue dans sa vidéo la précarité de ses anciens salariés, et que la démarche des déclarations sociales et de paiement des cotisations et contributions de sécurité sociale de ces derniers n'a pas été effectuée en raison de la situation financière peu prospère de son cabinet, lancé fin 2009. Dans sa vidéo, le ministre de l'emploi reconnaît avoir offrir à ses collaborateurs du boulot dont la durée, la solidité, la stabilité sont sans cesse remis en cause. Il y affirme que son cabinet avait consommé depuis 2009 plusieurs salariés dont la carrière est marquée par l'incertitude, la fragilité et des situations de précarité. Instabilité du présent et imprévisibilité de l'avenir avec le ministre islamiste, qui admet que certains ont quitté sont cabinet au bout de six mois de travail seulement. Le ministre, trop négligeant et peu attentif aux processus, aux modes de changement, au caractère évolutif du parcours de ses collaborateurs, sous-entend un rapport social de domination dans sa relation avec ses employés, dans lequel leur devenir est soumis à sa décision. Les actes de Mohamed Amekraz ne sont pas d'un ordre privé sans gravité et sans conséquence pour l'intérêt public. Rien n'est respecté, ni le poste qu'il occupe depuis octobre 2019, ni la dignité de l'homme, ni l'intégrité de l'administrateur dévoué à la cause des travailleurs. Ses errements, mis en lumière par un ensemble de témoignages, de dépositions, de nos enquêtes, ont fait crouler l'édifice de mensonge et de la dissimulation, et sont injustifiables. Évidemment ce n'est pas le droit d'ordonner et de faire une enquête qui peut être contesté par qui que ce soit. Le droit existe au Maroc, il s'y est exercé de tous les temps. Encore cependant faut-il que cette enquête se déclenche dès maintenant, qu'elle s'applique à des faits déterminés. Les erreurs du ministre sont connues, et elles ne sont ni des bruits, ni des allégations, ni des commérages. Et qu'on prenne bien garde que l'arbitraire, parce qu'il revêt la forme ministérielle, ne cesse pas d'être l'arbitraire.