Dans un geste stratégique, les Etats-Unis ont décidé de reconnaître la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud en décembre 2020 et d'approuver pleinement le plan d'autonomie du Maroc en tant que solution viable à ce conflit qui dure depuis 46 ans, écrit le chercheur Veeramalla Anjaiah de l'Institut de recherche sur l'Asie du Sud-Est, basé à Jakarta, dans un article publié sur Eurasiareview. Revenant sur la conférence virtuelle organisée par le New York City Bar Association sur la question du Sahara, Veeramalla Anjaiah relève que plusieurs grands universitaires américains ont fermement soutenu la décision de Washington concernant la reconnaissance de la marocanité du Sahara. Elliot Abrams, ancien secrétaire d'Etat adjoint (1981-1989), avait décrit le Maroc comme «fidèle allié stratégique de longue date des Etats-Unis». Dans ce cadre, Veeramalla Anjaiah rappelle que le Maroc a été le premier pays au monde à reconnaître l'indépendance des Etats-Unis le 20 décembre 1777. «Le Maroc est également un allié non membre de l'OTAN de confiance des Etats-Unis et les deux pays entretiennent des relations étroites depuis longtemps. Historiquement, le Royaume du Maroc contrôlait le Sahara bien avant le début de la colonisation espagnole, car les chefs tribaux sahraouis avaient prêté allégeance aux dirigeants marocains. L'Espagne a ensuite remis l'administration du Sahara au Maroc et à la Mauritanie en 1975 en vertu de l'Accord de Madrid», a-t-il indiqué. Depuis lors, le Maroc contrôle la majeure partie du Sahara, à l'exception d'une infime partie du désert, qui est sous le contrôle du groupe armé séparatiste front polisario, une faction rebelle pleinement soutenue par le régime algérien, fait savoir le chercheur. «Avec l'aide financière et militaire de l'Algérie, le polisario se bat pour un Etat indépendant du Sahara. Le polisario réprime impitoyablement les réfugiés sahraouis dans les camps de réfugiés de Tindouf en Algérie depuis plusieurs décennies. Il promeut un système à parti unique sous son contrôle», a-t-il rappelé, ajoutant que le polisario est connu pour ses attitudes et politiques dictatoriales, qui sont contre la démocratie, la liberté d'expression et les droits de l'Homme. Par ailleurs, Elliott Abrams a rappelé que le territoire du Sahara n'a jamais été historiquement un Etat indépendant, et que le fait de vouloir le sectionner du Maroc, comme cela est défendu par certains, ne ferait que déstabiliser un allié historique des Etats-Unis et contribuerait à l'instabilité dans une région déjà en proie à l'insécurité, ajoutant que c'est dans l'intérêt des Etats-Unis de s'opposer à toute atteinte à l'intégrité territoriale du Royaume. Faisant écho à un point de vue similaire, un autre orateur, Eugene Kontorovich, professeur de droit à l'Université George Mason, a déclaré que les Etats-Unis doivent poursuivre leur politique actuelle de reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara. «L'administration Biden n'a pas besoin d'approuver la décision de Trump et de simplement poursuivre la nouvelle politique américaine sur le Sahara», a-t-il noté, précisant que la politique américaine sur le Sahara marocain «reste conforme au droit international», ce qui a été prouvé par le grand nombre de pays arabes et africains qui ont récemment ouvert des consulats au Sahara marocain. Selon Elliott Abrams, le conflit du Sahara aurait pris fin il y a longtemps. «En l'absence du soutien de l'Algérie au polisario, ce conflit se serait terminé il y a longtemps dans le cadre du plan d'autonomie marocain», a-t-il déclaré, rappelant que l'Algérie avait développé une rancune contre le Maroc après la guerre du sable en 1963, au cours de laquelle l'Algérie a subi une défaite humiliante. En conséquence, ce pays a créé, puis soutenu, le polisario, qui est la principale cause de la souffrance de milliers de sahraouis depuis plus de quatre décennies. A ce titre, Veeramalla Anjaiah a indiqué que le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita avait déclaré que le règlement du conflit autour du Sahara marocain reste tributaire d'un dialogue entre les deux véritables parties qui sont le Maroc et l'Algérie. «A travers tout ce qu'elle dit et fait, sa mobilisation et ses positions, l'Algérie montre qu'elle est la véritable partie...C'est elle qui confirme ce constat au quotidien par les déclarations, les actes, les mouvements», a-t-il dit, relevant que «le Maroc est d'accord que la solution ne peut être que maroco-algérienne». Le chercheur ajoute que dans un effort désespéré pour montrer sa pertinence et sa présence, le polisario, selon les directives de l'Algérie, s'est retiré du cessez-le-feu de 1991 en novembre et a déclaré la guerre au Maroc. Cependant, le Maroc a répété à plusieurs reprises qu'il était pleinement attaché à la paix et au cessez-le-feu. Aux yeux du Maroc, le peuple sahraoui a souffert d'immenses souffrances pendant plus de quatre décennies à cause de l'Algérie et du polisario. C'est pourquoi le Maroc a proposé un plan d'autonomie en 2006, a-t-il poursuivi. «Le polisario et l'Algérie ne réalisent pas que le monde a changé et que personne ne soutiendra leurs efforts de guerre. L'expérience passée a prouvé l'incapacité du polisario à gagner la guerre contre le Maroc. La paix est la seule option et le meilleur moyen d'y parvenir passe par le plan d'autonomie du Maroc», a-t-il conclu.