Le Maroc élu vice-président de la 3è Conférence de l'ONU sur les pays en développement sans littoral    Marhaba 2025 : Plus de 2,78 millions de Marocains du Monde accueillis jusqu'au 4 août    Soudan: L'ONU alerte sur un risque croissant de famine dans la ville d'El Fasher    Mondial 2030 : Vigo revendique sa place après le retrait de Malaga    Hamza Igamane en convalescence, les Rangers fixent le prix de son départ    Alerte météo: jusqu'à 47°C dans certaines provinces    OPCVM : 68% de l'actif net global géré par cinq sociétés de gestion    Etats-Unis : Bill et Hillary Clinton assignés à comparaître par le Congrès dans l'affaire Epstein    France: 1.500 hectares ravagés par le feu, des centaines de pompiers mobilisés    Qui nourrit vraiment Gaza... Le Maroc sur le terrain    Gaza: un camion de vivres se retourne sur la foule, 20 morts selon la Défense civile    Algérie: quatre morts dans un accident d'avion    Pologne : Karol Nawrocki investi président    Le quotidien chinois Global Times : Le parcours de réforme et de développement du Maroc sous la conduite du Roi Mohammed VI est devenu un modèle à suivre    Tirage au sort des compétitions interclubs de la CAF ce samedi à Dar es Salam    Visas : Washington impose une caution pouvant atteindre 13 800 euros aux ressortissants de Zambie et du Malawi    Températures prévues pour le jeudi 07 août 2025    MdM : Lancement d'une semaine de l'investissement dans les 12 CRI    Retraites : la réforme d'urgence !    La Chine alloue plus d'un milliard de yuans face aux catastrophes naturelles    Que révèle la première place de « Dead to rights » au box-office mondial lors du premier week-end d'août ?    Gaza: là où l'espoir peut renaitre    Energie : ACWA Power désignée pour piloter les projets NOOR Midelt 2 et 3    Agadir : feu vert pour l'exploitation des commerces du parc Al Inbiâat    BTP : les livraisons de ciment en hausse de 11% à fin juillet    CHAN 2024 / Groupe D : Le Congo arrache le nul face au Soudan    CHAN 2024 / Groupe D : Le Sénégal débute par une victoire contre le Nigeria    Transfert : Reda Slim proche d'un retour aux FAR ?    Générosité publique : Premier stress test d'une loi décisive pour les élections [INTEGRAL]    Interview avec Nadia Amal Bernoussi : « Les Constitutions ne sont pas des normes figées »    Maladie de Crohn : comprendre cette inflammation chronique de l'intestin et les moyens de la maîtriser    Les prévisions météorologiques du mercredi 6 août 2025    Rétro - Verso : Sur les vestiges de la plus ancienne mosquée du Royaume    La liste des victimes de Hijaouy s'allonge    Le FC Barcelone ouvre une procédure disciplinaire contre Ter Stegen    Panama réaffirme : le Sahara est marocain... et l'initiative d'autonomie sous souveraineté marocaine est la solution finale    Panama choisit le Maroc comme invité d'honneur de la 21e Foire internationale du livre    William Zartman : De Tanger au Maryland, une vie consacrée aux relations Maroc – Etats-Unis    Marrakech : Quand la culture contemporaine rencontre l'art de vivre marocain    Le Maroc représenté à la Biennale de Venise 2026    Alerte météo: Orages entre mardi et vendredi dans différentes provinces    ¿Retiró España su bandera de dos islotes reclamados por Marruecos?    Mercato : L'international marocain Anass Zaroury rejoint le Panathinaïkos en prêt    4 ans de prison pour un militaire qui a tenté de violer un enfant dans une école de football    Good Fortune : Le caftan marocain s'invite sur l'affiche de la comédie avec Keanu Reeves    Mali. La DGED libère quatre chauffeurs routiers marocains, otages de Daesh    Festival de Tbourida de Bir Jdid, ou quand les Sabots racontent l'Histoire !    L'ICESCO lance le deuxième concours de poésie «Villes de poèmes»    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Sahara marocain : l'autonomie, une idée française ?
Publié dans Barlamane le 06 - 01 - 2025

Récemment, des déclarations de dirigeants algériens sur la question du Sahara marocain ont mis en lumière leur nervosité face à l'évolution de ce dossier et, surtout, leur inquiétude devant le soutien croissant dont bénéficie la proposition marocaine d'autonomie.
Devant le Parlement, le 29 décembre 2024, le président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ne fait pas dans la nuance, a qualifié la proposition marocaine de «falsification.» Sur le ton méprisant qu'il affectionne, le chef de l'Etat algérien a parlé de «fables» et de «contes de J'ha» dans une sortie de route qui a été retirée du texte officiel diffusé par les médias algériens. Tebboune a rappelé, comme il le fait régulièrement, qu'«il n'y a pas de haine envers Untel ou tel ou tel pays» et que la question du Sahara ne relève pas d'une «association de bienfaisance», mais de la commission de décolonisation de l'ONU. Sur sa lancée, Tebboune a admis que l'Algérie est entrée en conflit avec certains pays européens qui, selon lui, sont «sortis de la légalité internationale», faisant allusion au changement de position de l'Espagne et de la France sur cette question. Il n'a pas mentionné les Etats-Unis ou les pays du Golfe, pour ne citer que quelques-uns. Il n'a pas non plus expliqué au peuple algérien pourquoi son régime est «entré en conflit» avec ces pays dans une question qui ne concerne pas l'Algérie.
Le lendemain, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, est revenu à la charge pour confirmer et compléter les propos de son président. Il a qualifié le plan marocain de «néant intégral», ajoutant : «Il ne contient rien. C'est du remplissage.» Pour preuve éclatante, a martelé Attaf, le document ne couvre que «trois pages et demie» (!). Pour finir, le ministre algérien a affirmé que, depuis 2007, aucun des quatre envoyés personnels du secrétaire général de l'ONU «n'a osé présenter la proposition marocaine comme base pour les discussions», et il en conclut : «parce qu'aucun d'entre eux n'est convaincu du sérieux» de cette proposition.
Le ministre algérien se contredit lorsqu'il tente de délégitimer le plan tout en reprochant au Maroc de ne l'avoir jamais proposé au Polisario.
Concis, le plan n'en contient pas moins tout ce qu'il doit contenir, à savoir les grandes lignes d'un plan pour une solution politique réaliste conforme aux vœux du Conseil de sécurité des Nations unies.
L'idée de l'autonomie ne date pas d'hier. La proposition marocaine, comme avant elle «l'Accord-cadre sur le statut du Sahara occidental», dit Plan Baker I, prévoyait une répartition des compétences entre l'Etat et la Région. Ce plan, qui a été présenté en 2001 et accepté par le Maroc, prévoyait l'organisation d'un référendum dans un délai de cinq ans.
En février 2006, le ministre délégué aux affaires étrangères et à la coopération du Maroc déclarait à propos de l'autonomie : «Nous sommes prêts à prendre ce risque comme un compromis. Nous sommes prêts à aller aussi loin que nous pouvons pour négocier.»
Dans la lettre datée du 11 avril 2007 adressée au président du Conseil de sécurité par le représentant permanent du Maroc auprès de l'Organisation des Nations unies et présentant l'Initiative marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie de la région du Sahara, il est précisé au point 27 de l'annexe que «le statut d'autonomie de la Région fera l'objet de négociations et sera soumis à une libre consultation référendaire des populations concernées. Ce référendum constitue, conformément à la légalité internationale, à la charte des Nations unies et aux résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité, le libre exercice par les populations de leur droit à l'autodétermination.»
La proposition a été favorablement accueillie par le Conseil de sécurité, qui a loué les «efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller de l'avant vers un règlement», tout en laissant le soin aux parties d'en débattre (résolution 1754 du 30.04.2007). Depuis lors, le Conseil de sécurité réitère son appel chaque année.
Or, l'Algérie refuse d'assumer ses responsabilités et s'accroche à des concepts dépassés.
Quant aux envoyés personnels du secrétaire général de l'ONU, on sait bien que leur feuille de route est définie par le Conseil de sécurité et leur mission encadrée par les résolutions de ce conseil. L'actuel envoyé personnel, Staffan de Mistura, a constaté dans son exposé du 16 octobre 2024 devant le Conseil de sécurité que «le concept d'autonomie a suscité de l'intérêt.» De Mistura a relevé que «le plan marocain d'autonomie a gagné du terrain auprès de certains acteurs internationaux.»
On est loin des propos discourtois et sceptiques d'Attaf.
Ne lui en déplaise, la proposition marocaine est «sérieuse, crédible et réaliste.» En soutenant le contraire, Tebboune et Attaf font peu de cas de la position exprimée par de nombreux pays, et non des moindres. Sur ce point, l'Algérie est isolée.
Les responsables algériens, dans leur croisade contre l'initiative marocaine, ont ajouté un nouvel élément à leur narratif. Cette fois, le président Tebboune a attribué la paternité du plan d'autonomie à la France, sous le mandat de Jacques Chirac. «Le plan, a-t-il affirmé, n'est pas né à Rabat ou à Marrakech, mais à Paris
Ahmed Attaf lui a emboîté le pas pour dire que l'idée était née en France. Or, Attaf oublie que le 31 juillet dernier, dans sa réaction à la lettre du président Macron au roi Mohammed VI, il avait déclaré que «la France a désormais pleinement adopté la proposition marocaine.» Le ministre algérien martelait, pour ne laisser place à aucun doute : «La proposition marocaine concernant le Sahara occidental est devenue une proposition entièrement française.»
Il est vrai qu'entretemps, Abdelaziz Rahabi a déclaré : «Ce n'est pas un revirement, c'est la France qui a conçu le plan d'autonomie, elle l'a toujours soutenu, elle a été un allié du Maroc, ce n'est pas nouveau.» Cet «ancien diplomate et ancien ministre» a induit tout le monde en erreur.
Peut-être Attaf nous expliquera-t-il par quel subterfuge un plan, selon lui «français», a pu soudainement être «adopté par la France» ? Pourquoi Jacques Chirac, malgré toute l'affection qu'il avait pour le Maroc, n'avait pas soutenu l'initiative marocaine et pourquoi, pendant longtemps et jusqu'au 30 juillet 2024, la France s'en est tenue à sa position de principe bien connue : la proposition marocaine est une «base de discussions sérieuse et crédible»...
En définitive, les contradictions algériennes, et ce ne sont ni les premières ni les dernières, confirment le désarroi de la diplomatie de ce pays, qui se rend compte que le levier qu'elle a longtemps utilisé contre le Maroc est en train de disparaître.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.