Le Pérou a importé 4,6 millions de dollars de phosphate de calcium en provenance du Maroc en janvier, accusant une baisse de 15,2 % par rapport à la même période de l'année précédente, selon les données de SUNAT / ADEX Data Trade. Ce recul intervient alors que les échanges commerciaux entre les deux pays restent marqués par l'importance des fertilisants dans l'agriculture péruvienne. Un fournisseur clé sur un marché sous tension Le Maroc figure parmi les principaux exportateurs de phosphates vers le Pérou, un pays dont l'activité agricole repose largement sur l'importation d'engrais. Le phosphate de calcium, essentiel à la production de fertilisants, alimente notamment les cultures de maïs, de pommes de terre et de café, secteurs majeurs de l'économie péruvienne. La diminution des importations en janvier s'inscrit dans un contexte de fluctuations des prix internationaux et de concurrence accrue sur le marché latino-américain. La Chine, les Etats-Unis et d'autres producteurs cherchent à accroître leur présence dans la région, alors que le Pérou ajuste ses achats en fonction des coûts et des conditions d'approvisionnement. Un commerce marqué par des variations cycliques Si les importations en provenance du Maroc affichent une baisse en janvier, elles s'étaient inscrites en hausse sur l'ensemble de l'année précédente, confirmant la place du royaume dans les approvisionnements péruviens. La volatilité des volumes importés reflète la dépendance du Pérou aux engrais étrangers mais aussi les ajustements liés aux campagnes agricoles et aux stratégies des distributeurs locaux. Les besoins en fertilisants restent élevés, alors que le Pérou cherche à stabiliser son marché après les tensions provoquées par la flambée des prix des matières premières en 2022 et 2023. Le recours aux importations demeure une nécessité pour les producteurs péruviens, soucieux de maintenir la productivité des exploitations face aux défis climatiques et économiques. Un axe commercial structurant pour l'agriculture péruvienne Les importations de phosphates depuis le Maroc s'inscrivent dans un cadre plus large d'échanges entre l'Amérique latine et l'Afrique du Nord. La spécialisation du Maroc dans l'exportation de ressources minérales lui confère un rôle de premier plan sur le marché des fertilisants, en particulier dans les pays où l'agriculture repose sur des apports massifs d'engrais. L'évolution des importations péruviennes dépendra des cours mondiaux, des conditions logistiques et des orientations politiques en matière d'approvisionnement. Malgré la baisse enregistrée en janvier, le Maroc conserve un statut privilégié auprès des acteurs du secteur agricole péruvien, qui ajustent leurs achats en fonction des impératifs du marché et des cycles de production.