Un dispositif d'envergure, destiné à accompagner les très petites entreprises (TPE) dans leur structuration et leur pérennisation, sera lancé dans les tout prochains jours. L'annonce en a été faite, jeudi 15 mai à Casablanca, par Younes Sekkouri, ministre de l'inclusion économique, de la petite entreprise, de l'emploi et des compétences. Intervenant à l'occasion de la première édition du carrefour de la très petite et moyenne entreprise, organisée par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), le ministre a indiqué que ce programme tend à toucher 110 000 bénéficiaires. Il prévoit des soutiens concrets en matière de charges locatives, de tenue comptable et d'acquisition d'équipements professionnels. Un socle plus adapté aux réalités de terrain Dans son allocution, M. Sekkouri a souligné la nécessité d'établir un socle institutionnel plus attentif aux réalités de terrain, précisant que nombre de TPE se heurtent encore à des réponses inadaptées de la part des établissements bancaires, souvent dues à une méconnaissance de leurs spécificités. «Nous devons bâtir un système de garantie capable de repérer, sans délai, les fragilités naissantes et d'y apporter des solutions effectives», a-t-il affirmé. Reconnaissant les limites persistantes dans l'accès au financement, malgré les dispositifs publics existants, le ministre a fait état de la création d'une commission conjointe avec le ministère de l'économie et des finances, chargée de mener une concertation approfondie avec les banques en vue d'élaborer des mécanismes adaptés et réalistes. Abordant la complexité des démarches administratives, il a plaidé pour une réforme des régimes d'autorisation à caractère commercial. «Il convient d'évoluer vers un modèle fondé sur des cahiers des charges, davantage conforme aux dynamiques économiques actuelles», a-t-il estimé, précisant que ce chantier est d'ores et déjà engagé en étroite coordination avec plusieurs cellules interministérielles. Réformes structurelles et perspectives législatives Par ailleurs, M. Sekkouri a évoqué une refonte en profondeur des programmes de l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (Anapec), en particulier à l'intention des jeunes sans certification. Il a également annoncé que le nouveau code du travail sera finalisé avant la fin de l'année, selon une démarche pragmatique concertée avec les partenaires sociaux. Ce texte encadrera notamment le télétravail et le travail à temps partiel, ouvrant selon lui «de nouveaux horizons professionnels». Cette rencontre a été ponctuée par plusieurs témoignages d'entrepreneurs issus de secteurs variés – industrie, technologies, création – abordant les réalités quotidiennes des petites structures : obstacles au lancement, contraintes financières, gestion des équipes ou encore adaptation aux mutations numériques. Deux séances de formation ont également été proposées, la première consacrée aux mécanismes de financement existants, la seconde aux outils permettant aux petites entreprises de tirer parti de l'intelligence artificielle. Par cette manifestation, la CGEM affirme sa volonté de faire des TPE et des PME un levier déterminant de création de valeur et d'emploi. Ces entreprises représentent, à elles seules, 95 % des adhérents de la confédération. Celle-ci leur propose un éventail de services concrets, allant de la mise en relation avec les institutions publiques à l'accompagnement technique des dirigeants.