Les dernières données relevées ce matin à 08 h 00 par l'Agence du bassin hydraulique du Souss-Massa (ABH-SM) révèlent une situation alarmante pour l'ensemble des infrastructures de retenue de la région : les réserves globales ne dépassent pas 151,33 millions de mètres cubes sur une capacité totale de 740,77 millions, soit un taux de remplissage moyen de 20,4 %. Le barrage de Youssef Ben Tachfine, le plus vaste du bassin, n'atteint que 14,4 % de son volume utile. Plus préoccupant encore, le réservoir d'Abdelmoumen ne contient que six millions de m3, soit à peine 3 % de sa capacité. D'autres sites demeurent à peine plus fournis : Imi El Kheng (15,6 %), Mokhtar Soussi (10,6 %) ou encore Aoulouz, qui, avec un taux de 53 %, fait figure d'exception relative. Un tarissement continu, sans renfort hydrique notable Les apports hydriques enregistrés durant les dernières vingt-quatre heures sont dérisoires : seuls 2 000 m3 ont été captés, un volume insignifiant au regard des besoins agricoles et domestiques du Souss-Massa. Aucun barrage n'a vu son niveau progresser de manière significative. Ce déficit chronique — aggravé par l'évaporation estivale, les prélèvements agricoles et l'absence prolongée de précipitations — contraint les gestionnaires publics à naviguer entre raréfaction et arbitrages sectoriels. Le Haut Commissariat aux eaux et forêts (Hceflcd) et le ministère de l'équipement et de l'eau, confrontés à cette raréfaction persistante, redoutent une nouvelle contraction des volumes destinés à l'irrigation de la plaine du Chtouka et de la nappe du Massa, déjà largement surexploitées. Alors que les retenues d'ouvrages modestes comme Sidi Abdellah (70,6 %) ou Dkhila (41,0 %) affichent des taux relativement honorables, leur apport en volume absolu reste marginal. Ces petits réservoirs, bien que précieux pour des usages locaux, ne peuvent à eux seuls compenser la vacuité progressive des grands barrages structurants.