La première édition du Youth International Association for Peace and Diplomacy (YIAPD), tenue du 30 juillet au 1er août à l'université polytechnique Mohammed VI (UM6P) de Rabat, a réuni de jeunes responsables venus de cinquante pays pour penser les ressorts d'une diplomatie renouvelée. Au cœur des échanges : la place des générations montantes dans les équilibres économiques du XXIe siècle. Parmi les voix les plus écoutées figuraient celle d'Andrea Bogni, président du Monaco Young Ambassadors Club (MYAC), représentant du rocher monégasque, qui a plaidé pour une coopération euro-africaine fondée sur l'égalité des partenaires et la viabilité des entreprises. Le Maroc au croisement des avenirs énergétiques et agricoles Dans son propos inaugural, Andrea Bogni a mis en exergue le rôle déterminant du Maroc dans les transformations en cours dans les domaines de l'hydrogène, de l'agriculture technique et des énergies renouvelables. Selon lui, une diplomatie économique animée par des jeunes interlocuteurs serait à même de tisser des alliances fécondes entre l'Europe et l'Afrique, en s'appuyant sur quatre piliers : l'instruction partagée, la transmission des savoirs, la justice économique et l'innovation utile. «Le Maroc constitue une clef de voûte de ce nouvel édifice à bâtir, entre nécessité environnementale et avenir partagé.» Cette pensée s'accorde à celle du Plan Mattei, cadre de collaboration égalitaire entre l'Italie et les pays africains, conçu pour substituer aux relations asymétriques des échanges construits sur la réciprocité. L'Italie salue le Maroc comme pilier de sa stratégie économique méditerranéenne Présent au sommet, l'ambassadeur d'Italie à Rabat, Pasquale Salzano, a tenu à souligner avec force le rôle prépondérant du royaume chérifien dans la projection économique italienne vers le Sud. «Le Maroc est un partenaire clé dans le bassin méditerranéen élargi. Les entreprises italiennes y trouvent un environnement favorable à leur implantation, apportant leur concours à la croissance locale tout en participant à l'ouverture internationale de notre système productif.» Cette déclaration, empreinte de clarté, inscrit la relation bilatérale dans une logique de convergence économique et de confiance mutuelle. Elle confère à la diplomatie économique juvénile, illustrée par la participation active d'Andrea Bogni, une fonction stratégique : celle de relais entre volontés publiques et forces entrepreneuriales. Crises globales et éloquence : deux leviers de l'action diplomatique Une séance consacrée aux usages de la diplomatie face aux tensions planétaires, intitulée Diplomacy Crisis, a eu lieu. Le débat a permis d'examiner les réponses possibles face à l'accumulation des conflits et des chocs écologiques. Parmi les intervenants, la professeur Alberto Castelvecchi, vice-présidente du comité des droits de l'homme de l'Organisation des Nations unies et juriste internationalement reconnue. Un second panel, Public Speaking in Diplomacy, a souligné le rôle cardinal de l'art oratoire dans la conduite des négociations internationales. «Parler en public n'est pas accessoire : c'est l'instrument par lequel une vision prend forme et s'impose dans l'arène mondiale», a soutenu Andrea Bogni, insistant sur la nécessité pour les jeunes diplomates de se forger une autorité intellectuelle et morale. Donner voix au présent : une jeunesse déjà engagée Au fil du sommet, les intervenants ont défendu une lecture audacieuse du rôle des nouvelles générations. «Les jeunes ne doivent plus être considérés comme l'avenir, mais comme le présent. Il faut prouver que l'entrepreneuriat est affaire de lucidité, de volonté et d'influence», a-t-on noté. De son côté, l'association YIAPD, organisatrice du sommet, rassemble des membres dans plus de cinquante Etats. Son action s'oriente vers l'apprentissage du dialogue interculturel, la réflexion géopolitique et la formation au commandement civique. La rencontre de Rabat, élaborée en partenariat avec les universités d'Oxford, de la Sorbonne, de la LUISS et de l'UM6P, a permis la rédaction d'un document politique commun, appelant à une refondation des équilibres internationaux autour des principes de paix, de justice et de coresponsabilité.