Un juge d'instruction français a émis, le 25 juillet, un mandat d'arrêt international à l'encontre de Salaheddine Selloum, ancien premier secrétaire de l'ambassade d'Algérie à Paris entre 2021 et 2024, soupçonné d'appartenance à «une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de l'un ou plusieurs crimes», a indiqué une source diplomatique à Paris. Le nom de l'ancien diplomate apparaît dans l'information judiciaire ouverte après l'enlèvement, en avril 2024, d'Amir Boukhors, dit Amir DZ, opposant algérien réfugié politique en France. Ce dernier avait été intercepté près de son domicile du Val-de-Marne et libéré après avoir été retenu pendant plusieurs heures. Le dossier, d'abord confié au parquet de Créteil, a été repris par le Parquet national antiterroriste (PNAT) et par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Plusieurs interpellations ont eu lieu au printemps 2025, donnant lieu à des mises en examen et à des placements en détention provisoire. Selon des sources proches de l'enquête, les investigations explorent l'hypothèse d'une coordination entre certains protagonistes et des agents liés aux services algériens. Le nom de M. Selloum est cité parmi les personnes soupçonnées d'avoir contribué, directement ou indirectement, à l'opération. Le mandat d'arrêt international, émis par le magistrat instructeur, permet aux autorités françaises de solliciter la coopération d'Etats tiers et, le cas échéant, de requérir l'extradition de l'intéressé. L'instruction, toujours en cours, porte à la fois sur des faits qualifiés d'enlèvement et de séquestration, ainsi que sur des chefs d'inculpation relevant de la législation antiterroriste. Cette affaire, qui mêle une figure de l'opposition et un ancien représentant diplomatique, ravive une tension persistante entre Paris et Alger, déjà ébranlée par des différends liés à la coopération judiciaire et sécuritaire et une mésentente désormais consommée.