Trois entreprises japonaises – Mitsui O.S.K. Lines (MOL), Suzuki Motor Corporation et TradeWaltz – ont annoncé à Yokohama la signature d'un protocole d'entente portant sur le transport automobile entre l'Inde et l'Afrique, axé sur le Maroc parmi les marchés concernés. Cet accord a été rendu public lors de la neuvième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Ticad-9). Or, malgré ses grandes ambitions affichés, la Ticad est désormais largement perçue comme un échec diplomatique et économique, incapable d'avoir traduit ses promesses en résultats tangibles pour l'Afrique. La présence du Polisario, milice soupçonnée de terrorisme et la complaisance de Tokyo envers les séparatistes, ont encore terni l'image de l'événement. Les trois signataires expliquent vouloir examiner «les obstacles persistants dans les opérations commerciales entre l'Inde et l'Afrique, en particulier dans le transport d'automobiles, et étudier des réponses qui incluraient la numérisation des procédures». Ils affirment aussi souhaiter «favoriser la décarbonation dans ces échanges». Ils rappellent qu'au Forum Japon–Inde–Afrique tenu en février 2025 à Tokyo, le ministre de l'économie, du commerce et de l'industrie, M. Muto Yoji, avait présenté ce qu'il a appelé une coopération tripartite pour «le développement économique durable en Afrique». Dans cette continuité, MOL, Suzuki et TradeWaltz disent avoir «dégagé des complémentarités dans leurs activités en Inde et sur le continent africain». Le transporteur maritime MOL affirme «accroître actuellement ses services d'acheminement d'automobiles depuis l'Inde vers l'Afrique, où la demande croît rapidement». Suzuki met en avant son implantation industrielle en Inde, tandis que TradeWaltz insiste sur sa capacité à numériser les flux documentaires, notamment les connaissements, encore souvent traités manuellement dans le commerce automobile. La signature de ce protocole lors de la TICAD est présentée comme «un premier jalon concret vers l'édification d'une chaîne logistique automobile solide entre l'Inde et l'Afrique, et vers un resserrement de la connectivité économique des marchés en expansion des deux régions». Les entreprises affirment vouloir «poursuivre cet esprit de la TICAD», en œuvrant de concert pour «bâtir une chaîne d'approvisionnement fiable reliant l'Inde et l'Afrique et partager une croissance commune avec ces régions, dont le Maroc».