L'administration Trump a annoncé qu'elle procédait à l'examen de plus de 55 millions de personnes titulaires de visas américains valides, afin de détecter d'éventuelles violations pouvant entraîner leur expulsion. Une mesure qui marque un durcissement croissant à l'égard des étrangers autorisés à séjourner aux Etats-Unis. Dans une réponse écrite à une question de l'agence américaine Associated Press, le Département d'Etat a précisé que tous les détenteurs de visas américains, y compris les touristes de nombreux pays, font l'objet d'une «vérification continue», visant à «repérer tout élément pouvant les rendre inéligibles à l'entrée ou au séjour sur le territoire américain». Si de telles informations sont découvertes, le visa est révoqué, et si le titulaire se trouve déjà aux Etats-Unis, il ou elle pourrait être expulsé(e), dixit l'administration Trump. Lire aussi | Gazoduc Nigeria-Maroc: des investisseurs américains pour faire avancer le projet ? Il faut dire que depuis son accession à la présidence, Donald Trump a orienté son administration vers une politique d'expulsion ciblant les migrants en situation irrégulière, ainsi que les titulaires de visas étudiants et d'échange. Le discours récemment adopté par le Département d'Etat laisse entendre que le processus de vérification, bien que complexe et exigeant, s'est considérablement élargi. Il pourrait désormais concerner même les individus dont le séjour aux Etats-Unis avait été initialement validé. Lire aussi | Offshoring au Maroc : la loi française qui inquiète les centres d'appels Concrètement, le Département d'Etat américain intensifie le contrôle des détenteurs de visas en élargissant son processus de vérification continue. Il recherche tout signe d'inéligibilité, comme le dépassement de séjour, des infractions pénales, des menaces à la sécurité ou des liens avec le terrorisme. Par ailleurs, les autorités examinent toutes les données disponibles, y compris les dossiers judiciaires, les antécédents migratoires, les réseaux sociaux et les violations commises sur le sol américain. Initialement ciblée sur certains étudiants, cette surveillance s'étend désormais à l'ensemble des détenteurs de visas, dans un contexte de durcissement des conditions d'entrée et de séjour. Lire aussi | Déchets électroniques: un créneau juteux mais insuffisamment connu Toujours est-il que la majorité des étrangers souhaitant se rendre aux Etats-Unis doivent obtenir un visa, sauf les ressortissants de 40 pays membres du programme d'exemption, principalement européens et asiatiques, qui peuvent séjourner jusqu'à trois mois sans demande préalable. Les citoyens de pays comme la Chine, l'Inde, la Russie ou la plupart des pays africains doivent, eux, obligatoirement faire une demande de visa. Faut-il se souvenir que depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, plus de 6 000 visas étudiants ont été révoqués pour dépassement de séjour ou infractions à la loi. Parmi ces cas, environ 4 000 étaient liés à des délits avérés (agressions, conduite sous influence), et entre 200 et 300 à des activités en lien avec le terrorisme ou le soutien à des organisations terroristes, indique l'administration Trump.