Les autorités marocaines poursuivaient samedi 23 août leurs efforts pour circonscrire un incendie déclaré jeudi dans la forêt de Bouhachem, au nord du pays, sur le territoire de la province de Chefchaouen. Le feu n'a fait aucune victime, ont confié des sources sur place. Un responsable de l'Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) a indiqué que «l'incendie, survenu dans la forêt de Bouhachem en périphérie de Chefchaouen, a coïncidé avec une vague de chaleur qui a porté les températures à des niveaux records». Des moyens aériens et terrestres mobilisés Le même responsable a précisé que «le feu a déjà consumé une superficie estimée à 180 hectares, selon un premier bilan». Pour endiguer sa progression, des avions spécialisés appuient les équipes de la protection civile et les services forestiers, mobilisés au sol pour limiter les risques de reprise. Les données officielles rappellent que le Maroc a enregistré 382 incendies en 2024, affectant environ 874 hectares de couvert forestier, soit une diminution de 82 % par rapport à l'année précédente. Une réserve d'altitude menacée La forêt de Bouhachem, ancrée dans le massif rifain, s'étend sur environ 105 000 hectares et couvre un relief accidenté dont l'altitude oscille entre 868 mètres et 1 581 mètres. Elle se situe aux alentours de 35,260° N et –5,433° W, sur un territoire partagé entre les provinces de Chefchaouen, Tétouan et Larache. Ce site, classé parmi les SIBEs (Sites d'intérêt biologique et écologique), abrite une couverture végétale riche en chênes-lièges, chênes zéens, pins et cèdres, essences particulièrement sensibles aux sécheresses estivales. La forêt constitue également un habitat privilégié pour plusieurs espèces protégées, dont le singe magot et divers rapaces.