Réunion du Conseil de gouvernement ce jeudi    La Bourse de Casablanca termine dans le vert    ADII 2024 : plus de recettes, plus de fluidité, plus de technologie    Intelligence artificielle: La Chine veut porter la puissance de calcul intelligente à plus de 40%    Elim Mondial 2026 : Lancement de la billetterie pour le match Maroc-Niger    Sektoui : « Les Lions sont prêts à surmonter l'obstacle sénégalais et à décrocher le CHAN »    CHAN 2024 : le Maroc local en mission à Kampala pour défier le Sénégal    Le temps qu'il fera ce mardi 26 août 2025    La DGAPR explique des détails concernant les peines alternatives    Casablanca: Arrestation d'un homme ayant menacé des fidèles dans une mosquée    Décès de Ali Hassan, figure emblématique de la télévision et du cinéma    Khénifra célèbre la diversité amazighe lors du Festival international "Ajdir Izourane"    Princess Lalla Meryem mobilizes National Child Psychotrauma Unit for El Jadida rape victim    Morocco leads MENA cobalt consumption with 91% share and record growth    Russie : Le ministère de la Santé met en lumière le parcours d'une médecin marocaine à Novokouznetsk    António Guterres : Au Sahara, «des tensions et des hostilités de faible intensité»    Archéologie : Comment les découvertes au Maroc réécrivent la préhistoire    Le Maroc et le Sénégal ouvrent le programme international de la Rencontre des entrepreneurs de France, Nadia Fettah attendue    Réunion de l'OCI : mise en avant du rôle du Comité Al-Qods présidé par S.M. le Roi    L'armée algérienne sous la loupe de Washington : un rapport américain révèle la face sombre d'un régime militaire nourri par la répression    Le navire-école «Brasil» accoste à Casablanca et entame un voyage d'instruction de dix-sept escales à travers treize pays    Sahara : «Le projet du Polisario se trouve en état de coma et la voie la plus raisonnable consiste à conclure un grand accord avec le Maroc» affirme Hach Ahmed    L'Union européenne se prépare à une révision de son accord commercial avec le Maroc qui inclura le Sahara    En tant que premier pays au monde à avoir reconnu l'indépendance des Etats-Unis... Washington salue le rôle pionnier du Maroc et souligne une amitié historique exceptionnelle    Le Maroc avance, « Le Monde » s'accroche à sa canne    Le groupe australien Zeus Resources se voit ouvrir les portes du potentiel minier marocain grâce à un accord avec Newmont    Casablanca accueille en janvier 2026 le premier salon mondial de l'industrie avancée et de la mobilité d'avenir    Le Maroc parmi les principales destinations de 650 000 tonnes de charbon exportées par la région russe de Rostov au premier semestre 2025    Viande de veau : Les vraies causes de la flambée des prix    Sahara : l'ONU décrit un conflit qui dure depuis cinquante ans et relève l'appui international grandissant au plan d'autonomie proposé par le Maroc    Tétouan. SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan reçoit des enfants maqdessis    Après Washington, Trump envisage de déployer des forces fédérales dans d'autres villes    Deux officiers des sapeurs-pompiers britanniques décorés pour leur mission de secours au Maroc après le séisme de 2023    Ali Hassan, figure marquante de la télévision et du cinéma marocains, s'éteint à Rabat    Liga / J2 : Mbappé guide le Real face à Oviedo    Coupe du Monde U17 / Arbitrage : La FIFA va expérimenter le soutien vidéo    Akdital mise sur l'Oriental    Fournitures scolaires : Une polémique ravivée entre écoles et librairies    Scandale d'inceste à Ain El Aouda : Un père et sa fille auraient eu six enfants ensemble    La Juventus condamne les insultes racistes à l'encontre de Weston McKennie    S.M. le Roi adresse un Message aux participants à la 82e session de l'Institut de Droit International    Cobalt : Le Maroc en tête des consommateurs de la région MENA avec 91%    Afro Basket 2025 : l'Angola sacrée pour la 12e fois    Le dirham s'apprécie de 0,2% face à l'euro    L'auteur américain Jeff Koehler revisite le séjour de Henri Matisse au Maroc    Une exposition itinérante célèbre l'Histoire partagée entre Amsterdam et le Maroc    L'UNESCO annonce un record de 264 millions d'étudiants inscrits    Congrès du soufisme: le Royaume affirme son modèle de l'islam modéré    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Archéologie : Comment les découvertes au Maroc réécrivent la préhistoire
Publié dans Yabiladi le 25 - 08 - 2025

Sur les vingt dernières années, les avancées majeures dans les découvertes archéologiques au Maroc ont marqué un tournant dans la recherche internationale. En plus de confirmer que le pays est une mine d'or en la matière, les trouvailles accumulées et les données scientifiques qui en ressortent redessinent désormais les cartographies et réécrivent l'Histoire de l'humanité. Des chercheurs ont récemment expliqué ces changements majeurs.
Au cours des vingt-cinq dernières années, la perception de la préhistoire ancienne de l'Afrique du Nord-Ouest a connu un changement radical, grâce à de nouveaux projets de terrain et à l'intérêt scientifique grandissant pour la région. Dans leur article scientifique récemment paru au Journal Of The Royal Anthropological Institute (JRAI), les chercheurs Nick Barton, Abdeljalil Bouzouggar, Stacy Carolin, Louise Humphrey s'intéressent particulièrement à la réévaluation de la préhistoire du moyen et du dernier âge de pierre au Maroc, ainsi que son impact sur la recherche internationale.
Connu pour ses riches vestiges fossiles et archéologiques, le Maroc a en effet été investi par des travaux d'envergure, dont les découvertes cruciales sont devenues déterminantes pour les périodes de l'âge de pierre moyen à l'âge de pierre récent. En plus d'avoir enrichi la compréhension de la nature et de la chronologie de l'occupation humaine dans la région, ces contributions ont permis de définir l'évolution du comportement humain avec plus de précision, grâce à des éléments recueillis sur le développement des modes de vie, des organisations sociales et des habitudes qui en ont découlé, rappellent les chercheurs.
Archéologie : Un génome établit des liens insoupçonnés entre le Maroc et l'Egypte ancienne
Une redéfinition des périodes archéologiques majeures
Ces données ont même conduit à la révision de la chronologie de l'âge de pierre moyen, dit Middle Stone Age (entre 300 000 et 29 000 ans avant notre ère), qui a été octuplée. Elles ont ainsi permis d'informer davantage sur la datation de l'Iberomaurusien à l'âge de pierre tardif (LSA), outre la transition entre les deux périodes. Selon les chercheurs, nombre de ces données proviennent surtout de la Grotte des Pigeons à Taforalt, où plus de 200 dates ont été générées.
Si l'on peut dire que le site préhistorique n'a toujours pas révélé tous ses secrets, il a permis jusque-là plus de soixante datations au radiocarbone pour les seuls niveaux du LSA. Selon les chercheurs, «sous ces couches LSA à Taforalt se trouve l'industrie provisoirement nommée 'Intermédiaire'», qui s'étend sur une période d'environ 27 000 à 24 200 ans avant notre ère, «avec peu de signes de hiatus dans l'occupation de la grotte».
L'article note que pour leur part, les dépôts MSA les plus récents enregistrés jusqu'à présent sont «stratifiés immédiatement sous cette industrie», datant probablement d'environ 29 000 à 27 000 avant notre ère. A ce titre, il précise que «la chronologie de la transition MSA à LSA a également été abordée en relation avec des sites de la région de Rabat-Témara, mais son interprétation est rendue plus difficile par des lacunes apparentes dans la sédimentation».
ADN ancien et migrations : Une étude révèle un passé génétique inédit en Afrique du Nord
Mais à la lumière des éléments actuels permettant de comprendre la chronologie, les chercheurs soutiennent qu'«un MSA nord-africain généralisé» s'est probablement développé «à travers différentes étapes qui ont commencé il y a au moins 300 000 ans avant notre ère», ce qui a été démontré avec l'introduction des technologies de pointe.
Dans le même sens, «l'application de méthodes de datation radiométrique plus avancées ainsi que la capacité de dater des objets et des dépôts à une résolution beaucoup plus élevée ont démontré que le MSA au Maroc occupait une période de temps beaucoup plus longue que celle initialement rapportée».
En plus des éléments sur lesquels informent les découvertes à Taforalt, depuis le début des années 2000, «la datation d'une séquence stratifiée moustérien à atérien à la grotte de Rhafas a fourni des âges entre 70 et 80 ka (mille ans) pour l'Atérien le plus ancien, tandis que le niveau moustérien sous-jacent le plus récent pourrait être daté de 80 à 90 ka», souligne-t-on.
À Taforalt, la datation multiple a tout autant indiqué que «les niveaux atériens MSA antérieurs se situaient entre 73 et 91 ka», comme cela a été confirmé par d'autres datations, au fil des décennies.
Maroc : L'évolution du couvert forestier a impacté les modes de vie à l'âge de pierre tardif [Etude]
Le débat scientifique n'est pas encore terminé
Plus loin, les auteurs expliquent qu'actuellement, «les âges les plus anciens du MSA proviennent de la redatation du Jebel Irhoud, au Maroc», grâce à l'analyse des artefacts provenant de nouvelles fouilles. «Un autre site ancien contenant des artefacts du MSA est l'abri sous roche de Benzu, près de la pointe nord du Maroc, où les découvertes du MSA du niveau 2 ont été datées par TL à 254 ± 17 ka», écrivent-ils.
Les chercheurs soulignent, en outre, que ces résultats évolutifs au fil des années «ont permis de recadrer les débats sur le développement évolutif et la continuité des populations humaines successives» en lien avec l'Afrique du Sud-Est. «Si des éléments suggèrent que Homo sapiens est apparu au moins aussi tôt ici que dans d'autres parties de l'Afrique, ce qui en fait potentiellement une zone centrale pour les origines des premiers humains, le schéma d'occupation humaine était probablement plus complexe qu'une simple présence continue dans la région», expliquent-ils.
A titre d'exemple, les interrogations persistent sur la pérennité des humains partout en Afrique du Nord-Ouest, tout au long des cycles glaciaires et interglaciaires. Aussi, si un modèle peut être avancé en faveur de l'occupation de refuges caractérisés par une humidité côtière et des conditions de température locales élevées, «on ignore encore si la continuité de la population était géographiquement étendue».
La société de production, facteur de néolithisation en Afrique du Nord
Evoquant également l'importance de mieux connaître les dimensions liées à l'organisation de ces périodes, les chercheurs soulignent qu'«un argument de poids en faveur d'une continuité démographique régionale à long terme est la remarquable persistance de pratiques culturelles telles que les méthodes d'emmanchement pédonculé et la sélection de Tritia et de Columella comme ornements».
Autant dire que les sites archéologiques marocains, que ce soit Taforalt, Bizmoune ou plusieurs autres, pourraient encore révéler davantage sur les parcours commplexes de l'humanité et des civilisations.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.