Led institutions supérieures de contrôle des finances publiques sont appelées à se transformer en profondeur pour répondre aux défis contemporains, a affirmé lundi à Casablanca Zineb El Adaoui, premier président de la Cour des comptes, lors de l'ouverture d'ateliers internationaux consacrés au leadership des organes de contrôle. Un appel à la transformation intégrale Face aux pressions financières, à la mutation numérique, aux bouleversements climatiques, aux crises géopolitiques et aux attentes croissantes des citoyens, Mme El Adaoui a estimé qu'il devenait indispensable que ces institutions évoluent vers des structures actives dans l'édification d'un avenir plus durable. «Face à l'accroissement des défis mondiaux, il est nécessaire que les institutions supérieures de contrôle évoluent progressivement pour devenir des entités actives dans la construction d'un avenir meilleur et plus durable», a-t-elle souligné. La responsable a insisté sur la nécessité d'un leadership porteur d'une vision claire, capable d'ouvrir un espace de participation responsable à l'ensemble des collaborateurs. Selon elle, «une gestion participative et une stratégie de communication interne efficace permettent à tous les collaborateurs d'exprimer leurs opinions dans un climat de responsabilité et de confiance». L'exigence d'indépendance et de dialogue institutionnel Mme El Adaoui a rappelé que toute transformation devait placer la sauvegarde de l'indépendance juridique et effective des institutions supérieures de contrôle au premier rang des priorités. «Une telle indépendance garantit l'utilisation optimale des fonds publics, accroît la transparence et la reddition des comptes, et fortifie la confiance des citoyens dans les institutions publiques», a-t-elle déclaré, en soulignant que ce socle favorisait le respect des lois, encourageait la participation citoyenne et contribuait au développement national. Elle a également plaidé pour l'instauration d'un dialogue constant avec le parlement, le gouvernement, la société civile, le secteur privé et les citoyens, afin d'assurer la mise en œuvre des recommandations et décisions juridictionnelles de ces organismes et d'améliorer la gestion des finances publiques. La responsable a en outre mis en avant la nécessité de doter ces institutions de systèmes de gestion des risques aptes à identifier, évaluer et traiter les menaces susceptibles de compromettre l'atteinte des objectifs institutionnels, en y apportant des réponses rapides et adaptées. Un rendez-vous international sous l'égide de l'INTOSAI Ces ateliers, organisés par la Cour des comptes en partenariat avec l'Initiative de développement de l'Organisation internationale des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (INTOSAI), réunissent plus de trente dirigeants venus de divers pays, aux côtés d'universitaires et de représentants d'organisations internationales telles que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Ola Hoem, directeur général adjoint de l'Initiative de développement de l'INTOSAI, a indiqué que ces rencontres offraient l'occasion aux participants de confronter leurs expériences et de réfléchir collectivement aux défis à venir. «Ces rencontres constituent une occasion pour travailler ensemble et discuter de sujets qui influencent le travail des institutions supérieures de contrôle et l'audit dans le secteur public», a-t-il affirmé. De son côté, Khaled Ahmed Shekshek, président du bureau d'audit de Libye, a salué l'importance de ce rassemblement permettant aux dirigeants des organes de contrôle de partager leurs pratiques, de préserver leur indépendance et d'examiner les possibilités offertes par la transformation numérique dans l'examen des finances publiques. Entité juridique autonome, l'Initiative de développement de l'INTOSAI œuvre à accroître les capacités, la gouvernance, l'indépendance et la pertinence des institutions supérieures de contrôle, afin de promouvoir une gestion publique fondée sur la responsabilité et la transparence.