Conseil de la Concurrence, Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la Corruption et l'Institution du médiateur, ces trois instances réussiront-elles, enfin, à jouer le rôle qui leur incombe ? Bien que le Maroc ait mis l'amélioration du climat des affaires et le renforcement de l'attractivité de l'économie au cœur de ses priorités, force est de constater que nous sommes encore loin du compte. Plusieurs obstacles continuent de freiner l'aboutissement du défi lancé par le pays à savoir intégrer le cercle fermé des pays émergents. L'inefficacité des réformes engagées dans les différents domaines est due, en grande partie, à la défaillance de certaines instances censées garantir leur mise en œuvre efficace.. En effet, il ne suffit pas de lancer des réformes mais de s'assurer de leur aboutissement tout en respectant les règles de bonnes pratiques. Un rôle que doivent jouer des instances comme le Conseil de la Concurrence, L'Instance de la lutte contre la corruption, l'Institution du médiateur, les CRI..., longtemps restés dans un état comateux. Aujourd'hui, les nouvelles nominations royales notamment celle de Driss Guerraoui, de Bachir Rachdi et de Mohamed Benalilou respectivement président du Conseil de la Concurrence, président de l'Instance de lutte contre la Corruption et Médiateur du Royaume devraient insuffler une nouvelle dynamique à l'économie. L'enjeu est de taille. Et pour cause, renforcer l'attractivité du pays requiert aussi bien des instances de promotion du tissu économique national et des IDE que des instances de veille, de surveillance et d'arbitrage. C'est même une condition sine qua non pour attirer davantage des IDE qui constituent, pour les pays en développement, les économies émergentes et les pays en transition, selon l'OCDE, une source de plus en plus importante de développement économique et de modernisation, de croissance des revenus et d'emplois. Les analystes du Centre marocain de conjoncture (CMC) n'y vont pas de main morte tout en rappelant que les investisseurs étrangers s'installent dans les pays où les lois et les procédures ne sont pas trop gênantes ou complexes et où le respect des contrats est assuré par les tribunaux et les instances de règlement des différends. Ils rappellent également que la corruption est l'un des phénomènes qui dégrade le climat des affaires au Maroc et constitue un frein pour l'attractivité du Maroc. Bachir Rachdi a donc du pain sur la planche pour assainir le climat et lutter contre ce fléau qui gangrène notre économie. Même défi à relever par Driss Guerraoui qui devra mettre de l'ordre dans un marché qui manque de transparence et où la concurrence est biaisée. Toujours d'après les analystes du CMC, la relance du Conseil de la concurrence est non seulement de nature à donner un signal fort aux investisseurs mais va assurer de la transparence et de l'équité dans les relations économiques à travers l'analyse et la régulation de la concurrence sur les marchés, le contrôle des pratiques anticoncurrentielles... Encore faut-il que ces institutions jouent le rôle qui leur est dévolu et ne se limitent pas à des consultations et des émissions d'avis. Le Maroc a besoin d'un réel changement de cap pour favoriser un climat des affaires propice et durable.