Anas Doukkali et Moulay Hfid Elalamy comptent revoir le décret portant sur les conditions et modalités de fixation des prix des médicaments. L'objectif étant de garantir l'accès aux médicaments à un prix raisonnable et de préserver la pérennité du secteur pharmaceutique. La baisse des prix des médicaments a fait couler beaucoup d'encre. Depuis la révision du décret 2.13.852, publié le 19 décembre 2013 portant sur les conditions et modalités de fixation des prix des médicaments, des voix se sont levées pour tirer la sonnette d'alarme et dénoncer des zones d'ombre qui ont entouré le processus de fixation. Rappelons que durant 5 ans, le marché a connu plusieurs opérations de baisse des prix de médicaments qui d'après les professionnels ont impacté de façon significative le secteur. Conscient de la nécessité d'apporter plus de précisions, le ministère de la Santé Anas Doukkali a annoncé en marge de la cérémonie d'inauguration de l'unité de production de produits anticancéreux des Laboratoires Sothema, le lancement d'une étude sur l'impact du décret de la fixation des prix des médicaments avec l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). « L'objectif étant d'évaluer l'impact de cette décision sur le citoyen, les assurances maladies, les caisses de l'Etat, l'industrie pharmaceutique, les distributeurs, les officines... Cette évaluation permettra de trouver le bon dosage en préservant les intérêts de chaque maillon de la chaîne », a indiqué le ministre. Même son de cloche du côté du ministre l'industrie, Moulay Hfid Elalamy, qui a souligné la nécessite de trouver un juste milieu tout en reconnaissant qu'il y a eu plusieurs abus. « Je suis coresponsable de la baisse des prix des médicaments étant donné que je suis cosignataire du décret et j'avoue en toute transparence qu'il y a eu des abus graves », a avoué le ministre devant un parterre des professionnels pharmaceutiques. Pour rectifier le tir et mettre un terme aux abus, les deux ministres sont persuadés qu'il faudra revoir ledit décret pour garantir, d'une part, aux citoyens un accès aux médicaments à un prix raisonnable et garantir, d'une autre part, la pérennité du secteur pharmaceutique. Ils sont disposés à se mettre sur la table des discussions avec les professionnels pour voir la possibilité de changer les choses qui méritent d'être corrigées. Anas Doukkali nous a tout de même précisé qu'il n'y aura pas de négociation tant que l'enquête n'est pas bouclée. « Il faut évaluer les critères sur lesquels on s'est basé pour définir les prix notamment des pays benchmarkés. On ne peut donc revoir le décret sans avoir les éléments nécessaires pour comparer les prix appliqués au Maroc et ceux appliqués dans les pays à revenu similaire », tient à préciser le ministre. Mais pas seulement, d'autres critères doivent être évalués pour élargir l'assiette du marché de la consommation des médicaments au Maroc qui reste très faible soit moins de 450 DH/habitant. Nous sommes bien loin des pays à développement comparable a rappelé le ministre. Une annonce tant applaudie par les professionnels qui espèrent une révision du décret. Lire également : Anti-cancéreux : Les précisions de l'Anam sur le non remboursement des biosimilaires