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Bourse : Les cancres de la corbeille
Publié dans Finances news le 19 - 04 - 2007

* Sur la soixantaine de titres cotés, seulement 20 à 30 sociétés traitent tous les jours.
* Certaines valeurs sont introuvables en raison de la faible part du capital proposée à la cotation. D'autres en raison de leurs mauvaises performances économiques et boursières.
La Bourse de Casablanca est composée de plus d'une soixantaine de sociétés cotées réparties sur une dizaine de secteurs. De plus, l'investisseur peut choisir entre actions et obligations puisque plusieurs emprunts obligataires ont été introduits au niveau de la cote. À entendre cela, on serait tenté de croire que l'épargnant peut faire son choix d'investissement parmi une palette assez large d'instruments présentant forcément des caractéristiques qui correspondent à tous les profils. La réalité doit être, malheureusement, considérablement nuancée. Pensez-vous en effet qu'en investissant en Bourse vous aurez le choix entre les titres des soixante-trois sociétés ? ou encore que vous aurez à arbitrer entre actions et obligations ?
Lors d'une séance-type à la Bourse de Casablanca, seulement 20 à 30 sociétés traitent. Ce sont généralement les mêmes et qui font le plus souvent partie des groupes de cotation du continu et du multifixing. Les opérations sur le compartiment obligataire sont, quant à elles, assez rares et concernent uniquement des transactions entre zinzins.
Les statistiques du premier trimestre de cette année, mais également de l'année dernière, sont à ce titre éloquentes. Plus de 10 sociétés n'atteignent même pas le nombre de jours de Bourse qui leur assurerait une moyenne d'une seule transaction par semaine. Sept autres totalisent à peine 60 jours de cotation, soit trois jours de moins que le nombre de séances de Bourse enregistrées au cours des trois premiers mois de l'année. Plusieurs d'entre elles n'ont enregistré aucune transaction, ou tout au plus une seule qui a porté sur un ou deux titres. Le volume trimestriel drainé par l'ensemble de dix sociétés, dont les titres peuvent être classés parmi les plus illiquides sur le marché central, dépasse à peine les 400.000 DH, soit 0,0007% seulement du volume transactionnel global. Pis, les analystes confessent qu'une bonne partie des transactions enregistrées sur ces valeurs ne sert qu'à faire bouger artificiellement le titre et donner un semblant de vie à l'action.
Des valeurs saines...
Ces valeurs en question sont certes toutes illiquides, mais on ne peut pas les mettre pour autant dans le même sac. En effet, au vu de leurs fondamentaux, on peut distinguer deux groupes parmi ces entreprises : les valeurs saines et les canards boiteux de la cote.
Dans la première catégorie, on retrouve les entreprises qui présentent de bons fondamentaux mais qui, du fait du très faible flottant en Bourse, ont des titres très peu liquides. Acred, entreprise spécialisée dans le crédit à la consommation, est décrite par les analystes et les investisseurs comme une valeur introuvable, à peine quatre transactions depuis le début de l'année et seulement 23 durant l'année dernière. Pourtant, à voir ses performances boursières (63,14% en 2006 et plus de 40% au titre du premier trimestre 2007), plusieurs petits porteurs nous ont déclaré être intéressés par la perspective d'y investir. «Acred présente de bons fondamentaux. C'est une entreprise qui possède une bonne assise financière, de bonnes perspectives de développement et gagne de l'argent «Depuis que je suis sur le marché, je n'ai jamais réussi à mettre la main sur une seule action Acred, et ce n'est pas faute d'avoir essayé», nous dit un petit porteur. Les boursicoteurs ne sont pas les seuls à s'intéresser à cette valeur, puisque la toute-puissante compagnie d'assurance Axa siège aujourd'hui, en actionnaire majoritaire, dans son tour de table. «Des zinzins très intéressés par la valeur et désirent garnir leurs portefeuilles avec, mais en vain», commente un trader de la place.
Acred n'est cependant pas la seule entreprise qui intéresse les investisseurs mais dont les titres sont introuvables sur le marché. Selon les témoignages recueillis auprès de quelques petits porteurs et professionnels de la place, les ordres d'achat des valeurs comme Oulmès, Auto Nejma, Unimer et d'autres sont très difficiles à satisfaire. « Certes, les ordres d'achat sont rares, mais c'est justement parce qu'il n'y a quasiment aucun vendeur sur ces valeurs, qui intéressent pourtant certains investisseurs», indique un trader. Dans le lot, certains n'hésitent pas à classer Centrale Laitière qui demeure une action assez illiquide, surtout par rapport à sa taille et à la forte demande la concernant.
Comment expliquer cette situation? D'abord par la très faible dilution du capital de ces sociétés, qui demeure la propriété d'une minorité de personnes qui ne veut, à aucun prix, s'en débarrasser, pour une raison ou pour une autre. En outre, s'agissant d'entreprises qui communiquent très peu, à quelques exceptions près, les analystes financiers, considérés comme animateurs du marché, les ignorent complètement. Les départements de recherche des sociétés de Bourse préfèrent consacrer leurs notes de recherche et recommandations aux sociétés qui drainent du chiffre au niveau de l'intermédiation. Un cercle vicieux qui ne pourrait être rompu que par une stratégie volontariste du management des sociétés en question. Et ce ne sont pas les moyens qui manquent, encore moins les outils : appel au marché pour le financement de projets de développement, amélioration du fond et de la forme de la communication financière, adoption de programmes de rachat pour réguler le cours de l'action... sont autant d'outils qui pourraient doper la liquidité et donner une seconde vie boursière à ces titres. Les professionnels n'hésitent pas par ailleurs à dénoncer le prix trop élevé de certaines actions. L'exemple le plus flagrant est sans doute celui de Centrale Laitière qui culmine aujourd'hui à 7.060 DH. « Comment voulez-vous attirer des petits porteurs avec des niveaux de cours pareils», s'interroge notre trader. La solution pour ces entreprises serait l'éclatement de leur capital en nombre plus important d'actions, et ce en réduisant la valeur nominale, comme ce que Maroc Telecom avait fait d'ailleurs lors de l'introduction en Bourse où elle avait ramené la valeur nominale de ses titres de 100 à 10 DH rien que pour toucher plus de public. D'ailleurs, il fut un temps où il était question de retoucher la loi sur la SA pour ramener la valeur nominale minimale de 100 à 5 DH. Une mesure qui aurait permis d'avoir des actions qui coûteraient quelques dirhams seulement, à l'image de ce qui se passe dans les grandes Bourses internationales. «Cette démarche rebute les entreprises cotées pour une question de prestige. Certains managers croient qu'il serait dévalorisant pour leur image de marque que l'action coûte par exemple dans les 120 DH», ironise un professionnel. Maroc Telecom, qui cote aujourd'hui à près de 130 DH, n'a pourtant guère perdu de son prestige, ni de son image de marque, remarque-t-on.
Et des canards boiteux !
A l'opposé de ces entreprises intéressantes mais illiquides, on trouve quelques sociétés à qui le marché tourne complètement le dos et que les investisseurs boudent depuis longtemps. «Certaines entreprises ne devraient plus figurer à la cote», fait remarquer, à juste titre, ce petit porteur. Des entreprises en mauvaise posture dont le niveau de valorisation est au plus bas, sinon trop gonflé et qui ne font «aucun effort pour rassurer leurs actionnaires», selon un analyste qui cite à titre d'exemple Balima, Rebab Company et Le Carton. D'aucuns s'interrogent d'ailleurs sur les raisons pour lesquelles on garde ces entreprises en Bourse alors qu'elles ne remplissent aucun critère pour un maintien à la cote. «Pourquoi la loi n'est-elle pas tout simplement appliquée?», s'interroge de nouveau notre petit porteur. L'équipe dirigeante de la Bourse compte fermement développer l'attrait de la place et multiplier par 10 ou par 20 le nombre d'investisseurs physiques (particuliers). Un objectif ambitieux que l'on ne peut qu'appuyer, mais encore faudra-t-il d'abord commencer par proposer aux investisseurs des titres qui soient pour le moins...disponibles !
Illiquidité : ce que dit la loi
Aux yeux de la loi (article 16 du Dahir sur la Bourse de Casablanca), une société cotée peut être radiée par la société gestionnaire de la Bourse de Casablanca si les critères de liquidité retenus, à savoir la moyenne quotidienne des transactions exprimée en dirhams et en titres ainsi que le nombre de jours de Bourse où les titres ont fait objet d'une cotation, ne sont pas jugés satisfaisants. Le non-paiement des dividendes durant trois exercices peut également valoir à une société la sanction suprême de la radiation. Sur la base de ces critères, un grand nombre d'entreprises ne devraient plus encombrer la cote marocaine.
Bien évidemment, au regard de l'état actuel du marché, l'on ne peut se permettre une application ferme du règlement. Car ce serait au total plus de dix sociétés, sur une corbeille qui n'en compte que 63, qui quitteraient la cote. Néanmoins, les cancres de la corbeille doivent être éliminés, c'est-à-dire toutes ces valeurs qui ne sont là qu'à titre «décoratif» : celles caractérisées par la faiblesse du flottant (donc illiquidité chronique) et la dépréciation des cours, avec parfois une valorisation inférieure à l'actif net, et boudées tant par les investisseurs que par les analystes.
Il convient d'ailleurs de se demander si la Bourse leur est toujours utile. Tout bonnement parce que les choses ont évolué par rapport à leur première cotation en Bourse et, pour certaines d'entre elles, il peut y avoir un décalage entre le marché boursier et les conditions d'exploitation ou encore la taille.
En tout cas, actuellement, il s'agit de faire primer la qualité sur la quantité... encore qu'avoir les deux serait l'idéal. Il faut certes épurer la cote, sans excès de zèle toutefois, et surtout poursuivre la stratégie commerciale agressive envers les entreprises potentiellement cotables pour non seulement amener du papier neuf, mais surtout avoir une corbeille suffisamment représentative de la structure du tissu productif national. p


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