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Monde arabe : Regard sur la femme artiste
Publié dans Finances news le 13 - 10 - 2011

■ Rencontre avec Rita El Khayat, médecin psychiatre, psychanalyste et écrivain qui nous parle de son dernier ouvrage : «La femme artiste dans le Monde arabe». ✔ Finances News Hebdo : Avant de parler de votre dernier livre, quel a été votre parcours professionnel, question de rapprocher le lecteur de Rita El Khayat ?
✔ Rita El Khayat : J'ai beaucoup travaillé au cours de ma vie et l'image qui me vient maintenant est celle d'un âne de la noria en train de travailler toute sa vie.
Mon parcours a été marqué par une contrariété. J'ai fait des études de lettres classiques (philosophie, latin, lettres classiques,) donc je devais en principe m'ouvrir sur des études de lettres classiques françaises. Cependant, ayant obtenu une bourse, je me suis orientée vers l'histoire-géographie. À l'époque, je me rappelle, j'étais très malheureuse quoique j'aimais cette branche, mais ce n'était pas forcément ce que je voulais faire.
J'ai alors switché en Faculté des sciences, un passage que j'ai surmonté grâce à mon acharnement, ce qui m'a permis de me rééduquer à la science.
Toutefois, j'avais gardé la frustration de ce que je voulais faire à l'origine.
C'est donc en 3ème année de médecine que j'ai commencé à faire une émission littéraire; et tout en étant étudiante, j'ai fait de la radio, de la télévision, du cinéma…
Je pense que je n'aurais pas terminé mes études en médecine si je n'avais pas eu cette formation culturelle en parallèle.
J'écris depuis toujours. Seulement, je n'avais pas confiance en ce que j'écrivais. Résultat, j'ai détruit et on m'a détruit beaucoup de choses.
Toutefois, c'est à Paris que je me suis réellement mise à écrire. C'est dans cette ville démentielle, par rapport à la culture, à l'art, aux possibilités offertes dans tous les domaines scientifiques, y compris la médecine, que je me suis libérée vers l'écriture, sachant qu'il y avait de quoi faire des recherches dans les bibliothèques, les librairies, les musées…
✔ F. N. H. : Votre dernier ouvrage a pour titre : «La femme artiste dans le Monde arabe» ; pourquoi le choix de ce thème ?
✔ R. E. K. : J'ai fait une constellation de recherches sur l'être féminin, et si vous voulez, c'est un des aspects de la femme.
C'est une pierre ajoutée à l'édifice de tout ce que j'ai écrit sur les femmes et j'ai écrit sur les femmes d'abord pour me comprendre moi-même. C'est venu de la réflexion de Simone de Beauvoir : «Je n'étais pas née femme, je l'étais devenue».
Petite fille, j'étais horriblement disciplinée, tranquille, sage et silencieuse et puis j'ai commencé à m'exprimer de plus en plus jusqu'à devenir intolérable dans ma façon de m'exprimer, pour la simple raison que les femmes ne sont pas autorisées à s'exprimer avec force.
Donc, j'ai compris que je n'étais pas née femme mais que je le suis devenue quand j'ai compris que c'était horrible d'être femme. A ce moment-là j'ai essayé de résoudre mon problème à travers la pensée et, aujourd'hui, je n'ai plus de problème à être femme.
Dans un recueil de nouvelles appelé «Le sein», paru en 2006, il y a un texte qui s'appelle «Destructions» où j'évoque toutes les destructions que j'ai subies en tant que créatrice; et donc si je suis capable de dire ce qui m'a détruite et comment j'ai été détruite, à ce moment-là, c'est résolu.
✔ F. N. H. : Que cherchez-vous à transmettre à travers cet ouvrage ?
✔ R. E. K. : J'aimerais bien savoir la réaction des femmes qui le lisent, surtout les femmes concernées, celles qui portent le titre d'artiste.
Ce qu'il faut savoir, c'est que la version originale du livre est 4 fois plus volumineuse. Ce livre a été édité à Paris et l'éditeur l'a amputé de toutes les parties universelles concernant les autres civilisations. Je n'ai pas refusé cette version parce que je trouve que le produit final n'est pas mauvais du tout, c'est un livre tiré d'un livre !
Toutefois, dans le cheminement de mon livre, il y avait un fil conducteur qui met toutes les cultures et les civilisations en correspondance les unes avec les autres jusqu'à la période actuelle ; c'est le même problème que vivaient les femmes artistes dans tous les pays et en tous temps, ce qui n'apparaît plus dans cette version.
Certes, c'est un livre orientaliste, très bien fait qui connaît un grand succès en France et également au Maroc; néanmoins, aujourd'hui, je dois relever un défi, celui de faire paraître la version originale de mon livre « Les femmes artistes».
✔ F. N. H. : Est-ce que la religion musulmane et les traditions sont les principaux éléments qui ont entravé l'évolution de la femme artiste arabe ?
✔ R. E. K. : Il n'y a pas que l'Islam, mais toute les religions : il n'y a qu'à considérer l'exemple de Molière qu'on n'a pas enterré en terre chrétienne parce qu'à l'époque on n'inhumait pas en terre chrétienne un comédien, même si c'était un homme.
✔ F. N. H. : Nous sommes au XXIème siècle, est-ce que la femme arabe s'estime aujourd'hui libre en exerçant le métier d'artiste ?
✔ R. E. K. : Ça dépend des domaines et des formes d'art. Je crois que le fait qu'il existe des femmes artistes est extrêmement libérateur pour la simple raison que l'artiste transgresse, brise un tabou, qu'il soit homme ou femme.
De ce fait, c'est enlever des barrières et aller plus loin que ce qui est communément admis. Toutefois, il y a des limites qui subsistent malgré l'enthousiasme du public.
✔ F. N. H. : Quels sont vos projets ?
✔ R. E. K. : J'ai publié deux livres : un, en Italie, en mai 2011, qui est un recueil de poèmes et qui s'appelle « L'eau est le regard de la terre » ; «Les poètes Andalous», et «Je suis tombé entre les mains des Français, Lettre ouverte à l'Occident », un recueil de poèmes et un essai sont parus en mars 2011 à Bruxelles.
Ces deux livres ne sont malheureusement pas importés en raison d'un problème de distribution qui est devenue catastrophique au Maroc. ■
Propos recueillis par L. Boumahrou


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